Le décryptage éco. Les entreprises françaises sont beaucoup plus taxées que les allemandes
Le décalage est révélé par une étude qui aboutit à un écart de 25 milliards d'euros en matière de taxation entre les entreprises françaises et allemandes.
Les entreprises françaises sont beaucoup plus taxées que les allemandes. Cet écart, mesuré par une étude de COE-rexecode, un institut privé proche des milieux patronaux, est chiffré à 25 milliards d’euros. Le poids des prélèvements obligatoires qui pèsent sur l'industrie française atteint, selon l’étude, 27,9 % de la valeur ajoutée, contre plus de 17 % en Allemagne.
Lorsque l'on parle de prélèvements, il faut comprendre les cotisations sociales à la charge des employeurs, les impôts sur les sociétés, mais aussi toute une série de taxes diverses que paient les entreprises françaises, sur le foncier, pour le 1% logement, l’apprentissage, l’aide au transport... En revanche, en Allemagne, il y a très peu d’impôts sur les entreprises. Ce différentiel n’est pas nouveau, c’est une vieille revendication des industriels.
Des baisses de charges récentes
L’étude, d'ailleurs, ne manque pas de faire référence à ces baisses intervenues ces dernières années. Elle prend en compte notamment le crédit impôt recherche, le CICE, le crédit impôt pour la compétitivité et emploi, des aides qui n’existent pas de l’autre côté du Rhin. En France, elles ont permis de baisser un peu le poids des prélèvements. On est passé de 27,9% à environ 25 %. Ce poids des prélèvements reste encore élevé.
Un effet sur les performances
Selon l’étude, la part des taxes les pénalise de façon importante notamment dans leur capacité à être compétitives dans la concurrence internationale. Par exemple, les entreprises allemandes réussissent très bien à exporter. L’excédent commercial allemand a atteint presque 250 milliards d’euros l’année dernière, ce qui est considérable, alors que la France est à la traîne avec un déficit de plus de 62 milliards d’euros. Cette situation ne tient pas seulement aux impôts sur les entreprises. Il y a aussi un retard de la France en matière de compétences, de montée en gamme, mais cela y participe grandement.
Des prélèvements pour notre modèle social
C'est pour cette raison que l’institut suggère de réfléchir à une autre façon de financer notre modèle social, en baissant les dépenses par ailleurs, afin de moins prélever les entreprises. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire a lui aussi souvent répété qu’il voulait réduire ces impôts sur les entreprises. En février, il a même lancé un groupe de travail sur le sujet. Les conclusions sont attendues à la fin du mois de mai. C'est à ce moment-là que le gouvernement devrait prendre d'éventuelles décisions.
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