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Le décryptage éco. Les inscriptions au chômage sont au plus bas aux États-Unis

Alors que le président américain Donald Trump affronte une nouvelle tempête médiatique, le nombre d'inscriptions au chômage n'a jamais été aussi faible ces 50 dernières années. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le taux de chômage s'établit à 3,9% aux États-Unis. (JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Donald Trump est empêtré dans les critiques après la publication d’une tribune anonyme dans le New York Times, mais du côté de l’économie cela va plutôt bien. Un chiffre qui retient l'attention a été publié jeudi 6 septembre : le nombre d'inscriptions hebdomadaires au chômage lors de la dernière semaine d'août n'a jamais été aussi faible depuis presque 50 ans.

Aux États-Unis, où les demandeurs d'emploi doivent s'enregistrer toutes les semaines (et pas tous les mois, comme c'est le cas en France), le taux de chômage est actuellement de 3,9%, soit le plus faible niveau depuis près de 20 ans. Un chiffre qui peut faire rêver, alors qu'en France on ne parvient pas à descendre sous les 9%, même si il faut être prudent dans les comparaisons car les deux taux ne sont pas tout à fait calculés de la même façon. Aux États-Unis, il y a beaucoup de chômeurs qui sont hors des radars, qui ne sont pas pris en compte dans les statistiques. Autre spécificité : le taux de participation à l'emploi dans la catégorie des 25-54 ans n’arrête pas de diminuer. Cela n'empêche que les États-Unis touchent le plein emploi.

L'effet Trump... et Obama

Ces bons résultats pourraient encore être confirmés aujourd’hui. Le gouvernement publie son rapport sur la situation du marché du travail pour le mois d'août 2018. Les analystes tablent sur près de 190 000 créations d'emplois et sur une stabilité du taux de chômage.
 Donald Trump ne manquera pas de souligner que malgré les critiques, l’économie américaine est florissante grâce à lui.

En réalité, après un pic à 10% en octobre 2009, au moment de la crise, le chômage n’a pas arrêté pas de baisser. Donc, cela ne tient pas à Trump spécifiquement, les dispositions de relance prises par Obama après la crise ont eu des effets. Malgré tout, sur un an, les demandes d'allocations chômage affichent une spectaculaire baisse de plus de 30%. 
De plus, l’indice de confiance mesuré par Gallup, qui était négatif sous Obama, est positif depuis l’arrivée de Donald Trump. Malgré les turbulences sur les marchés financiers et des incertitudes sur le commerce, les entreprises américaines sont suffisamment confiantes dans les perspectives économiques pour continuer à embaucher. Il faut rappeler qu’elles ont aussi beaucoup gagné avec la réforme fiscale de Trump de décembre 2017.

Des métiers en tension

La croissance reste très soutenue. Selon le département du Commerce, le produit intérieur brut (PIB) américain a progressé de plus de 4% au deuxième trimestre. Conséquence : le marché de l’emploi reste sous tension. Les employeurs sont en concurrence pour garder leurs salariés ou pour en trouver de nouveaux, ils augmentent les salaires, ce qui plaît aux classes moyennes et aux syndicats. Reste à savoir quelles seront les conséquences de la politique commerciale de la Maison-Blanche qui a pris un virage résolument protectionniste. De plus, il y a toujours les incertitudes autour de la re-négociation du traité de libre-échange nord-américain (Aléna) avec les deux grands partenaires des États-Unis, le Canada et le Mexique. 
Malgré ses réserves, il faut reconnaître que les résultats économiques de Trump risquent de l’aider lors des prochaines élections de mi-mandat en novembre prochain.

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