Le décryptage éco. Les résultats de Danone plombés par la baisse des ventes de bouteilles d'eau
Danone a présenté ses résultats trimestriels. Ses ventes de bouteilles d’eau ont encore chuté de 11%. La faute aux emballages plastiques. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Pour des raisons écologiques, un tiers des Français a réduit ou supprimé sa consommation d’eau en bouteille, selon l’Observatoire de la consommation responsable. 34% utilisent désormais une gourde, c’est même 70% pour les 18-24 ans. La crise a encore accéléré cette baisse des ventes puisque près de la moitié des bouteilles d’eau est habituellement achetée dans les bars et restaurants fermés depuis plusieurs mois. Et les livraisons à domicile ne compensent pas, loin de là.
Pour Danone, qui commercialise des marques comme Evian, Volvic, ou encore Badoit, le problème risque de durer. McDonald's a, par exemple, annoncé qu'il allait, d'ici la fin de l'année, arrêter la vente de bouteilles dans l'ensemble de ses 1 500 restaurants français. À la place, la chaîne de restauration rapide va mettre des fontaines à eau.
Danone s'est engagé pour l’environnement
Les emballages plastiques de ses bouteilles sont recyclables. Et, d’ici quatre ans Danone promet de ne plus utiliser du tout de plastique vierge pour ses bouteilles : il ne prendra que du recyclé. Il n’empêche, le business de l'eau est tellement peu dynamique et offre de si faibles marges que c’est devenu un véritable handicap, un boulet, même pour le géant de l’agroalimentaire. L’ennui, c’est que cela représente près de 20 % de ses ventes.
Danone pourrait-il s’en séparer ? Le groupe n’a rien dit pour le moment mais la question se pose forcément. Surtout que son concurrent direct, aux États-Unis, a vendu sa division eau en bouteille à une société d’investissement, et ailleurs, le groupe suisse réfléchit à se recentrer sur le haut de gamme à savoir des eaux enrichies, aromatisées aux fruits.
L’été dernier, Emmanuel Faber, l’ancien dirigeant de Danone, disait vouloir garder l’activité eau et pariait sur les bonbonnes, les jerricans, ces grands formats qui continuent à bien se vendre pendant la crise. Mais depuis, Emmanuel Faber a été évincé. Et le groupe est sous forte pression des actionnaires qui cherchent à retrouver des leviers de croissance rapide.
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