Le décryptage éco. Marché immobilier : record malgré la crise
Sur un an, plus d’un million de logements anciens ont été vendus en France. Du jamais vu. Pourquoi ce record en pleine crise sanitaire ? Le décryptage de Fanny Guinochet.
La première raison de l'engouement pour l'immobilier tient aux taux d’intérêt, très bas en ce moment. Ça dépend de votre dossier mais vous pouvez obtenir (hors assurance) entre 0,8% et 1,2%. Ensuite, il y a l’épargne : la Banque de France estime qu’avec les confinements, les Français – ceux qui le peuvent – auront mis de côté 200 milliards d’euros d’ici la fin de l’année. Il y a aussi l’attrait pour la pierre, qui reste une valeur sûre, surtout en période d’incertitudes et de crise. Enfin, les envies de changement des Français. Avec les confinements, ils se recentrent sur leur habitat. Beaucoup cherchent une pièce en plus, pour télétravailler, notamment. Ils veulent aussi un espace extérieur, un cadre de vie plus proche de leurs aspirations, rejoindre, par exemple, les villes moyennes.
Le dynamisme du marché s’est accompagné d’une forte hausse des prix : +5,9% sur un an. L’augmentation est moins marquée pour les appartements anciens que pour les maisons dont les tarifs ont, en moyenne, pris 6,5%. Les notaires qui révèlent ces chiffres n’ont pas vu ça depuis fin 2016.
Autre nouveauté : Paris n’est plus aussi attractive qu’avant. Moins de 31 000 logements y ont été vendus ce premier trimestre, soit une baisse de 14% et ces derniers mois les prix des appartements parisiens ont ralenti. Sachant que pour la capitale, le tarif en moyenne reste tout de même au dessus de 10 600 euros le m².
Les maisons seront très recherchées
À Paris, les prix devraient repartir à la hausse. Les notaires tablent sur un léger redressement, poussé par un retour des clients étrangers. Mais cette année, selon eux, les maisons vont rester les produits stars. En banlieue parisienne, leurs prix devraient continuer à grimper, avec des hausses attendues autour de 3 à 4% en juillet par rapport à avril dernier. En région, les transactions aussi devraient rester très soutenues.
Seul petit bémol : les crédits immobiliers. Avec la crise, plus de Français risquent de connaître la précarité, d’être au chômage, et donc d’avoir du mal à financer leurs achats. Sans compter que les banques serrent la vis. De quoi ralentir le marché.
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