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Le revenu d'engagement des jeunes verra-t-il le jour ?

Le revenu d’engagement pour les jeunes promis par Emmanuel Macron en juillet dernier tourne au casse-tête. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un groupe de jeunes gens dans un couloir. (FREDERIC CIROU / MAXPPP)

Le revenu d’engagement doit permettre aux 16-25 ans de s’insérer en échange d’une allocation de près de 500 euros mensuels. Sauf que le gouvernement ne veut pas que cela ressemble à un RSA, revenu de solidarité jeune, ou à un revenu universel. Pas question de distribuer de l’argent sans instaurer des contreparties. Le président tient à un système de droits et devoirs, où le travail paie plus que l’inactivité.

Comment sanctionner ceux qui ne joueraient pas le jeu ? Sachant que ce dispositif vise les jeunes décrocheurs, sans emploi, ni formation, donc un public fragile. Sur le terrain, il faut avoir les moyens d’accompagner ces jeunes et de faire que ce dispositif soit efficace. Or les conseillers Pôle emploi sont débordés, pareil pour les missions locales. Le sujet fait débat, au sein même du gouvernement.

Le ministère de l’Économie, notamment, freine des quatre fers. Ceux qui tiennent les cordons de la bourse alertent sur la mise en place d’une allocation coûteuse sur laquelle il serait difficile de revenir – autour de deux milliards d’euros par an. Un signe d’ailleurs : ce revenu d’engagement n’a pas été inscrit au budget 2022.
La semaine dernière, Bruno Le Maire le ministre de l’Économie, expliquait "qu'étant donné l'amélioration du marché du travail, il fallait réévaluer" la mesure.
Sous-entendu : a-t-on besoin de créer un revenu d’engagement quand il y a tant d’emplois qui restent vacants, des jobs que les jeunes pourraient occuper ? Du côté du ministère du Travail, Elisabeth Borne est plus mesurée, plus ouverte sur le sujet.

La piste d’un abandon du revenu d’engagement fait son chemin

Emmanuel Macron pourrait lui préférer une extension de la garantie jeune, système qui existe déjà, qui a fait ses preuves. Mise en place sous le quinquennat de François Hollande – sous l’impulsion de la CFDT – la garantie jeune est un contrat que le jeune signe avec l’État dans lequel il s’engage à suivre un parcours de formation ou d’insertion. Il peut toucher jusqu’à 490 euros chaque mois, pendant une durée allant jusqu’à un an. Cette année, le nombre de bénéficiaires de la garantie jeunes a été doublé, pour passer à 200 000.
À défaut du revenu d’engagement, elle pourrait donc être largement étendue.
Emmanuel Macron doit trancher et s’exprimer mi-octobre sur le sujet.

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