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"Il faut qu'il y ait une solution pour chaque jeune dans ce pays" : à Lyon, les premiers bénéficiaires du revenu solidarité jeunes

Le revenu solidarité jeunes entre en vigueur mardi 1er juin. Jusqu'à 400 euros par mois versés aux 18-25 ans les plus précaires. Mise en place par la Métropole de Lyon, la mesure se veut être un enjeu social pour les écologistes, mais aussi politique en vue des débats de 2022.

Article rédigé par Mathilde Imberty
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Benjamin, 22 ans et Salim, 23 ans, parmi les premiers bénéficiaires du revenu solidarité jeunes, expérimenté dans la Métropole de Lyon. (MATHILDE IMBERTY / RADIO FRANCE)

Le revenu solidarité jeunes (RSJ) s'adresse aux 18-25 ans qui ne sont ni étudiants, ni en formation et qui n'ont aucune ressource. Hatice est âgée de 24 ans. Depuis 2019, elle est sans domicile fixe, hébergée en foyer d'urgence à Lyon. "J'ai grandi en France en famille d'accueil, confie-t-elle. Je me suis mariée, puis j'ai divorcé."

"J'ai beaucoup de gens qui m'ont fait des crédits, qui m'ont fait de gros problèmes et du jour au lendemain, je me suis retrouvée à la rue."

Hatice, 24 ans

à franceinfo

Chaque fin de mois, entre 300 et 400 euros de revenu solidarité sont versés sur le compte bancaire, qui n'est d'ailleurs pas toujours aisé d'ouvrir quand on est sans garant et sans revenu. De quoi sortir en tout cas d'une logique de survie, commente Justine Bouquand. Elle suit les bénéficiaires pour le compte de la fondation AJD qui œuvre dans l'accompagnement social dans la Métropole de Lyon : "Ça fonctionne pour les jeunes qui sont vraiment très, très éloignés de l'emploi, parce qu'avec des problématiques à côté qui prennent toute la place et qui ne leur laissent pas le temps, l'énergie de réfléchir à que faire professionnellement."

Une cinquantaine de dossiers

Les premiers dossiers sont validés, une cinquantaine à l'échelle de la métropole, où un quart des 18-25 ans vivent en dessous du seuil de pauvreté. C'est le cas de Benjamin, 22 ans, qui vivote sans la possibilité d'enfin quitter le foyer familial et un environnement difficile. "J'ai touché le chômage pendant un temps, puis après, plus rien, explique-t-il. Là, le RSJ va bien m'aider, puis par la suite je vais essayer de trouver un boulot pour prendre mon indépendance."

C'est un filet de sécurité, dit la métropole, qui vient combler un manque quand l'État ne parvient pas à atteindre cette population-là. La puissante collectivité locale, avec 58 communes, trois milliards d'euros de budget, est gouvernée par les écologistes depuis un an. Pour son président Bruno Bernard, c'est une expérimentation qui doit faire réfléchir. "J'espère qu'il va y avoir un dispositif national, espère l'élu.

"On ne peut pas opposer, comme le fait ce gouvernement, aide à l'emploi et à la formation avec une aide d'urgence."

Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon

à franceinfo

Pour l'élu, "Il n'y a aucune raison qu'à 25 ans, on explique qu'un jeune puisse toucher le RSA, mais qu'à 24 ans, il n'y a pas le droit. On peut naturellement discuter le parcours, mais il faut qu'il y ait une solution pour chaque jeune dans ce pays." De quoi alimenter le débat d'ici la présidentielle de 2022.

Rencontre avec les premiers bénéficiaires du revenu solidarité jeunes (RSJ) - Reportage de Mathilde Imberty

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