Les rachats d'actions dans le viseur du gouvernement pour renflouer les caisses de l'État

Le rachat d'actions est une pratique peu connue du grand public, et elle est de plus en plus utilisée par les grandes entreprises pour faire monter leur cours en bourse. Le gouvernement réfléchit à taxer ces opérations.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
En 2023, le rachat d'actions représentait 33 milliards d'euros en France. (PICTURE ALLIANCE / PICTURE ALLIANCE)

Le Crédit Agricole a annoncé, lundi 30 septembre, le lancement d'un programme de rachat d'actions portant sur 15 millions de titres. Sopra Steria, la société de services informatiques, lance, elle, un plan de rachat d'actions de 150 millions d'euros. Et dans une tout autre catégorie, qui se chiffre en milliards, TotalEnergies a annoncé, mercredi 2 octobre, des rachats de titres pour huit milliards de dollars en 2024 et autant en 2025. Tous ces groupes rachètent leurs actions pour ensuite les annuler.

L’objectif, c’est de faire monter la valeur. En rachetant leurs propres actions pour les supprimer ensuite, ces groupes réduisent ainsi le nombre de titres en circulation sur le marché. Ce qui augmente la valeur de l’action, et fait monter le cours de Bourse. C’est un moyen mécanique, assez facile, de se faire de l’argent. Le processus est très courant aux États-Unis. Il y a quelques mois, Microsoft a par exemple réalisé le rachat le plus élevé de son histoire : un plan à 60 milliards de dollars. Au printemps, Apple annonçait un programme de rachat d'actions XXL de 110 milliards de dollars. 

Côté français, les montants sont loin de ces records, mais c’est de plus en plus courant. Cette pratique est décriée, car l'entreprise qui rachète ses propres actions utilise des fonds qu’elle aurait pu investir dans l'innovation, la transition écologique ou les salaires. 

Le gouvernement envisage de taxer ce mécanisme

Emmanuel Macron a souvent dénoncé le "cynisme" des grandes entreprises qui y ont recours. Il avait d’ailleurs demandé au gouvernement de "travailler sur une contribution exceptionnelle", une taxe sur ces opérations. Le ministère des Finances a planché dessus en 2023, mais sans aller au bout.  

Le projet revient sur le tapis puisque l’État a besoin d’argent. Selon les estimations de Bercy, cette taxe sur les rachats d'actions pourrait rapporter 300 millions supplémentaires par an soit environ 1% du montant des rachats d'actions réalisés en 2023 par les sociétés françaises. 

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