Menace de motion de censure : la hausse de la taxe sur l'électricité constitue une ligne rouge pour Marine Le Pen

Le projet de loi de finances pour 2025 arrive lundi au Sénat et l'amendement sur la hausse de la taxe sur l'électricité, voulue par le gouvernement, va être entre autres discuté. Le RN demande au gouvernement d'y renoncer, sous peine de voter la motion de censure.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Marine Le Pen arrivant pour une rencontre avec le Premier ministre français à l'hôtel Matignon à Paris le 25 novembre 2024. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Alors que Michel Barnier reçoit Marine Le Pen à Matignon, lundi 25 novembre à 8h30 - première rencontre d'une série de rendez-vous avec les chefs des groupes parlementaires d'opposition - le budget 2025 arrive en séance publique au Sénat, où il sera examiné jusqu’au 12 décembre.

Pour ramener le déficit du pays à 5% du PIB en 2025, le gouvernement veut entre autres relever la taxe sur l'électricité qui avait été très diminuée depuis la guerre en Ukraine, puisqu'aujourd'hui, le prix de l'électricité est revenu plus ou moins à la normale. Mais au nom de la préservation du pouvoir d’achat des Français, Marine le Pen menace de censurer le gouvernement sur le budget. À ce titre, elle demande plusieurs choses et elle fait des prix de l’électricité une ligne rouge.

Faire rentrer rapidement six milliards d’euros

Pourtant, le gouvernement s’est engagé à baisser ces prix de l’électricité de 9% en 2025. Il insiste sur le fait que pour 80% des Français, les tarifs vont effectivement baisser en février 2025. S'il a prévu de relever les taxes, une astuce consiste à les ajuster en fonction des prix de gros de l’électricité sur les marchés, jusqu’à tenir cette promesse de 9% de réduction des tarifs réglementés.

Il envisage d’augmenter ces taxes de façon importante, d’aller bien au-delà des 32 euros le mégawattheure qu’on avait avant crise. Il s'agirait de monter jusqu’à 50 euros, sachant qu’aujourd’hui on est plutôt à 22 euros le mégawattheure. L’objectif du gouvernement Barnier est de faire entrer beaucoup d’argent dans les caisses puisqu’au total, ces taxes doivent rapporter rapidement plus de six milliards d’euros. Mais Marine Le Pen insiste : sans cette hausse importante des taxes, les Français pourraient espérer une baisse de 20, 30% des prix sur leurs factures.

Une décision qui ne favorise pas l'implantation des entreprises en France

Par ailleurs, cette hausse des taxes questionne quant à la cohérence de l’action publique. Dans le même temps, les taxes sur le gaz restent nettement moins élevées que celles appliquées à l’électricité, alors que le gaz est bien plus polluant. D’un point de vue purement économique, si l’objectif est d’électrifier notre économie pour la rendre plus propre, cette décision d’augmenter les taxes est donc à contre-courant.

Il en va même de l’avenir du pays en termes de compétitivité, de souveraineté et de décarbonation. Certes, grâce aux programmes nucléaires, la France bénéficie une longueur d’avance historique mais avec l’arrivée de Donald Trump, la question du prix de l’électricité revient plus que jamais un argument décisif pour les entreprises. C’est un des éléments qui peut les inciter à rester ou non dans l’hexagone et ne pas céder aux délocalisations.

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