Nestlé : en difficulté depuis le scandale des eaux contaminées, le groupe souhaite se délester de ses eaux
Le géant de l’alimentaire a présenté aux investisseurs mardi 19 novembre 2024 un vaste plan dont la principale action concerne son activité des eaux et boissons haut de gamme : dès janvier 2025, Nestlé souhaite créer une entité mondiale distincte, bien à part, pour ses marques Perrier, Vittel et San Pellegrino.
Une façon de préparer un partenariat, ou une scission pour cette activité pour laquelle le numéro un mondial de l’agroalimentaire a dû rendre des comptes, après avoir été mis en cause au sujet de traitements illicites sur ces eaux minérales prétendument naturelles ou de source. En France, le Sénat avait annoncé début novembre 2024 créé une commission d’enquête sur le sujet.
Même si cette activité ne représente que 4% de son chiffre d’affaires, ce scandale a profondément entaché la réputation de Nestlé.
Un groupe en difficulté
Le géant de l'alimentation va-t-il pour tant mettre ce secteur en vente ? Dans le passé, le géant de l’agroalimentaire s’est souvent délesté des produits qui l’encombraient. En 2021, en Amérique du Nord, le groupe avait notamment cédé à des fonds d’investissement des marques régionales d’eau de source. En 2023, après un autre scandale en France qui avait entaché sa marque Buitoni, Nestlé avait fondé avec un fonds une société pour ses pizzas surgelées européennes.
Dans les Vosges où Nestlé est propriétaire de Contrex et Vittel, l’annonce de la création de cette nouvelle entité inquiète cependant les employés dans un contexte budgétaire difficile pour le groupe. Laurent Freixe, le nouveau patron français du groupe Suisse, arrivé il y a à peine trois mois, a notamment annoncé un objectif de plus de 2,5 milliards d’économies. Un objectif à réaliser d'ici trois ans.
Le groupe cherche ainsi à dégager des marges le plus rapidement possible, car entre les scandales sanitaires, la conjoncture internationale, l’inflation et la baisse de ses ventes, Nestle a perdu, en moins d'un an plus de 20% de sa capitalisation boursière, c’est-à-dire de sa valeur sur les marchés.
Pour essayer de redorer son blason, le groupe souhaite augmenter ses investissements publicitaires et marketing de près de 10% d'ici à la fin de l’année 2025. Reste que les investisseurs n'ont pas été très convaincus par ce plan, alors que l’action Nestlé a perdu 2% à la bourse Suisse mardi 19 novembre.
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