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Plus riches, les nouvelles régions ?

La nouvelle carte de France avec 13 grandes régions est entrée en vigueur le 1er janvier et ce matin, sept conseils régionaux éliront leur président. Quelle sera l’efficacité économique de ces nouvelles régions ?
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

L’objectif majeur de cette réforme territoriale était précisément de donner davanage de puissance économique aux régions françaises, en rapprochant, en mutualisant des moyens, en mobilisant des forces, dans au moins trois domaines, l’aide aux entreprises, la formation professionnelle et l’apprentissage. Le premier défi des nouveaux présidents de région élus aujourd’hui, sera d’être de vrais managers, de s’organiser, de construire un dispositif efficace, de fusionner, de reconfigurer des administrations, des services, des équipes, pour pouvoir agir dans ces domaines essentiels où les régions ont de vrais pouvoirs. Le dilemme est le suivant : soit chacun continue dans son coin, on fait en gros comme avant, et la réforme aura été un coup d’épée dans l’eau, on aura juste changé le nom et le périmètre des régions, soit au contraire les présidents décideront de faire de ces nouveaux ensembles des outils de modernisation de la gouvernance, de l’action et de la puissance publiques. 

Mais ces régions en auront-elles les moyens financiers ?

Si on additionne les budgets des treize régions, on atteint la somme  de 30 milliards d’euros, ce n’est pas négligeable, et il y a largement de quoi peser sur le terrain économique et social. Mais chaque président de région aura la responsabilité de réduire les coûts fixes de ses administrations pour déployer plus de moyens dans le cadre de budgets qui resteront contraints. En clair, il faudra faire mieux, avec un peu moins de moyens administratifs. Et il faudra donc toute l’habileté des exécutifs régionaux pour y parvenir. Les régions devront s’engager à faire ce que nombre de communes et de départements ont commencé à mettre en œuvre : augmenter le temps de travail moyen des agents de la fonction publique territoriale. Certaines catégories avaient en effet obtenu par dérogation locale des jours de repos supplémentaires, entre sept et dix jours par an, des maires et de présidents de conseils généraux tentent de revenir aujourd’hui sur ces avantages acquis, de manière à aligner tous les agents sur la durée légale du travail. C’est exactement ce que demande avec insistance la Cour de compte qui ne cessent alerter sur la gestion des fonctionnaires, des fonctionnaires qui travaillent, en moyenne, une petite centaine d’heures de moins que les salariés du privé.

Donc, il ne s’agit pas de toucher aux 35 heures ?

Non, il s’agit plutôt de les faire appliquer par tout le monde, Manuel Valls, conscient des anomalies qui existent aujourd’hui, a commandé cet été un rapport sur le temps de travail dans les trois fonctions publiques, rapport qui sera remis dans quelques semaines, par le centriste Philippe Laurent, maire de Sceaux et président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale. Cette question ultra sensible rappelle que l’efficacité de la puissance publique passe par l’efficacité de la dépense publique. La réforme territoriale n’aura servi à rien si elle n’est pas l’occasion d’une modernisation effective de l’action publique. C’est à cette aune là que seront jugés les nouveaux présidents de région.

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