Pourquoi l'allocation de rentrée scolaire reste insuffisante, d'après des associations familiales
L’allocation de rentrée scolaire (ARS), versée mardi 20 août, sous conditions de ressources, à trois millions de familles ayant au moins un enfant scolarisé de 6 à 18 ans, a été revalorisée en 2024 de 4,5%. Il oscille donc entre 416,40 et 454,60 euros, en fonction de l’âge de l’enfant. L’objectif est de faire face aux dépenses liées à la rentrée (fournitures scolaires, vêtements etc.). Et la rentrée coûte cher : 236 euros pour un élève en élémentaire, 324 euros au collège et 398 euros au lycée, selon la Confédération syndicale des familles (CSF). Les seules fournitures scolaires reviennent cette année à un peu plus de 223 euros pour un élève de 6e, selon Familles de France, qui publie son baromètre depuis 40 ans.
Les deux associations notent qu'en 2024, le budget global de la rentrée et les fournitures sont en léger repli par rapport à l'année dernière, respectivement de 7 et de 1,3% grâce notamment à la chute du prix de la papeterie. Reste que ces baisses ne compensent pas l’inflation de ces dernières années. Rien qu’en 2023, le coût des fournitures scolaires a bondi de près de 9% et le budget des familles a flambé de plus de 11%. Le coût moyen de la rentrée "reste bien plus élevé qu'avant la crise sanitaire", résume Familles de France.
Les associations réclament une revalorisation plus conséquente
Les parents ont d'ailleurs mis en place tout un tas de stratégies pour atténuer le coût de la rentrée scolaire, analysent les associations, comme la réutilisation de fournitures, l'achat à plusieurs, la recherche des meilleurs prix dans les magasins discount ou avec les marques de distributeurs. Les associations réclament donc des revalorisations plus conséquentes. Pour la CSF, "l’ARS n’est pas assez évolutive et fait très peu de différence entre un enfant en élémentaire ou en lycée. Or, dans certaines filières techniques, le coût des fournitures scolaires explosent". L’association de parents d’élèves, la FCPE, réclame que ces fournitures soient fournies par les établissements.
L’ARS est donc censée financer l’achat de fournitures scolaires, mais chaque année, son éventuelle utilisation à d’autres fins fait polémique. Certains députés ont d’ailleurs, à plusieurs reprises, proposé de la remplacer par un bon d'achat, utilisable dans certaines enseignes agréées, histoire de contrôler son utilisation. Il y a trois ans, l'ancien ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avait provoqué un tollé en déclarant : "Il y a des achats d'écrans plats plus importants au mois de septembre qu’à d’autres moments". Une légende urbaine qui ne repose sur rien (le pic de ventes d’écrans plats a lieu pendant les fêtes, les soldes et le Black Friday), mais qui est récurrente. Une étude de la CAF, parue en 2014, affirme au contraire que "la quasi-totalité des bénéficiaires avait acheté des fournitures scolaires et des vêtements". L’an dernier, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, avait sifflé la fin de la récré :"Si l’allocation de rentrée scolaire permet de réparer le frigo, de payer les factures qui sont en retard, c’est aussi bon pour les enfants".
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