Pouvoir d'achat : comment l'exécutif envisage d'augmenter les salaires autour du smic
Malgré la baisse de l’inflation qui passe sous la barre des 2%, le pouvoir d’achat reste la priorité des Français. Pour Emmanuel Macron, cette préoccupation explique en partie le vote pour les extrêmes – à gauche comme à droite. C’est pourquoi le chef de l’État a demandé dès cet été à ses équipes de voir comment augmenter les salaires autour du smic, sans pour autant porter ce dernier à 1600 euros net par mois, comme le veut le Nouveau Front populaire.
Supprimer les seuils qui favorisent les bas salaires
Aujourd’hui, les employeurs bénéficient d’aides sur les salaires, il y a des exonérations de charge pour les salaires entre 1 et 3,5 fois le smic, c'est-à-dire entre 1398 euros nets et 4 800 euros nets. Et le problème de ces exonérations est qu’elles comportent différents seuils qui encouragent, en réalité, les employeurs à garder leur personnel en bas de la grille. Pour un salarié à 1,59 smic, le patron bénéficie de 13 points d’exonération de cotisations, alors que s’il l’augmente à 1,61 smic, c’est deux fois moins. L’idée est donc de supprimer ces effets de seuils pour inciter les patrons à faire progresser leurs équipes.
Cette suppression peut se faire vite, car ce sujet est dans les tuyaux depuis plusieurs mois. Cet hiver, le gouvernement a demandé un rapport à deux économistes, Antoine Bozio et Étienne Wasmer. Ces derniers travaillent sur des préconisations, qui n’ont pas encore été dévoilées mais que l’administration teste déjà. Bercy fait tourner les tableurs Excel pour évaluer les différents scénarios. Et selon les informations de franceinfo, la piste qui tient la corde est de concentrer, d’augmenter ces allégements de charges sur les salaires jusqu’à 2,5 ou 3 smic, mais en les supprimant au-delà.
Dès janvier 2025 ?
Ces changements pourraient être intégrés au projet de loi de financement de la sécurité sociale, et donc entrer en vigueur dès le 1er janvier prochain, à condition évidemment que le futur Premier ministre valide et puis que le Parlement y soit favorable. La gauche milite pour des augmentations donc devrait voter pour. La droite et le bloc central devraient suivre, surtout que cette option présente un dernier avantage : en modifiant la structure de ces aides, l’État pourrait au passage économiser de l’argent. On rappelle que l’ensemble des exonérations aux cotisations salariales coûte 75 milliards d’euros par an aux finances publiques.
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