Législatives 2024 : comment augmenter les salaires et notamment le smic ?
À l'heure où les candidats promettent hausse du pouvoir d'achat et hausse de salaires, un cabinet proche des employeurs a cherché à comprendre pourquoi les entreprises ont tant de mal à augmenter les salaires, notamment ceux autour du smic. L'étude menée par Rexecode repose sur une enquête qualitative auprès de 3 000 entreprises, notamment des TPE/PME.
Il ressort que 67% d’entre elles disent ne pas avoir la trésorerie, ni les marges suffisantes pour améliorer les salaires. Les patrons disent aussi ne pas pouvoir répercuter les augmentations de rémunérations sur les prix, sans quoi ils ne seront plus compétitifs vis-à-vis de leurs concurrents. Enfin, il y a un dernier élément et non des moindres, ce sont les charges sur les salaires qui les pénalisent et les freinent.
Les freins à faire décoller les salaires du smic
Pour un emploi au smic, les patrons ne paient presque pas de cotisations sociales, alors que dès qu’ils dépassent un peu le smic, ils paient des charges. Donc ce n’est pas intéressant pour eux de faire progresser les salariés. Et cela va assez vite, puisque, par exemple, pour qu’un salarié gagne réellement 100 euros de plus, l’entreprise doit en payer plus de 400. Sans compter que pour les employés eux-mêmes, se faire augmenter,, cela signifie parfois perdre des aides sociales, payer plus d’impôts.
Aujourd’hui, de nombreux salariés restent au smic. Plus de 17% des actifs sont au salaire minimum, ce qui représente plus de trois millions de personnes, contre 12% il y a trois ans. Cela nourrit le ressentiment, parce que les gens restent coincés en bas de l’échelle des salaires. Par ailleurs, si le smic augmente de façon automatique avec l’inflation, les travailleurs qui sont juste au-dessus, eux, n'ont rien eu ou pas beaucoup de progression de salaire. Cela alimente, là aussi, le sentiment de déclassement.
Allègement des charges, un dossier très technique
C'est pour contrer ce blocage des bas salaires que le système d’allègement des charges devait être remis à plat. Certes, le gouvernement s’y était engagé. C’est très technique, il faut tout revoir, y compris les aides associées aux différents salaires. Mais, parce que ce sujet est crucial dans la campagne, il s’impose : et le groupe Renaissance va proposer de lisser les allégements de charges jusqu’à 2 000 euros, donc bien au-delà du smic. Et pour que cela tienne dans le budget, en échange, il promet de rogner les aides qui bénéficient aux salaires plus élevés, de 2,5 à 3,5 fois le smic.
C’est évidemment une réponse aux propositions du Nouveau Front populaire qui promet un smic à 1600 euros net, ou encore au Rassemblement national qui veut inciter les entreprises à augmenter les salaires de 10% en supprimant les cotisations patronales.
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