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Pouvoir d'achat : les Français vivant en milieu rural sont plus touchés par l'inflation

Face à l’inflation, nous ne sommes pas tous égaux en fonction de notre âge, de notre lieu de vie. C’est ce que montrent des économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'église et la place de Cheny, village de l'Yonne. Image d'illustration. (KARINE DECALF / FRANCE BLEU AUXERRE / RADIO FRANCE)

Plus vous êtes âgés,  plus vous vivez loin des villes et plus vous ressentez durement la hausse du coût de la vie. C’est la conclusion des chercheurs de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), après avoir étudié les chiffres de l’an dernier. L'écart est important : les chercheurs estiment qu’il y a un point en plus pour les ménages en zone rurale par rapport à ceux qui vivent dans les métropoles. 

Explication : quand vous vivez en milieu rural, ça revient plus cher de se chauffer, car ce sont souvent des logements individuels, des maisons, souvent plus grandes qu’en ville. Et c’est aussi beaucoup plus coûteux de se déplacer. On a plus besoin de sa voiture alors qu’en ville, on peut plus facilement bénéficier d’un important réseau de métros et de bus. Or, si l’inflation est aussi haute dans l’hexagone, c’est en grande partie à cause de l’envolée des prix de l’énergie et des carburants.  

L'âge est déterminant 

L’alimentation compte plus dans les dépenses moyennes des plus âgés. À la retraite, on ne bénéficie plus de cantines collectives, avec des tarifs maîtrisés, ou même de tickets restau qui peuvent aider. Les personnes âgées sont aussi plus souvent isolées donc elles peuvent moins partager, répartir l’effort. Or, l’alimentation fait partie des produits qui ont le plus augmentés l’an dernier.

L’étude montre aussi que sans l’aide de l’État, ç'aurait été pire. Le choc d’inflation aurait été beaucoup plus rude. Sans les chèques, les boucliers tarifaires sur le gaz et l’électricité, les remises à la pompe, la perte de pouvoir d’achat aurait été en moyenne de 1 310 euros l’an dernier pour un ménage et non de 560 euros, soit plus du simple au double. Mais ces aides ont profité à tout le monde, elles n’ont pas été ciblées.

Le gouvernement souhaite pourtant vouloir cibler les dispositifs  mais les chercheurs montrent que c’est difficile à mettre en place. Exemple : l’indemnité gros rouleur de 100 euros, réservée aux travailleurs ayant des revenus modestes et prenant beaucoup leur voiture. Pour l’instant, très peu de Français éligibles ont rempli la demande sur le site des impôts, à tel point que Bercy a prolongé l’aide jusqu’au 31 mars.

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