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Présidentielle 2022 : la vision de l'économie du candidat Emmanuel Macron

Emmanuel Macron est donc candidat à l'élection présidentielle, il l'a confirmé dans un courrier diffusé dans la presse vendredi 4 mars. Sa lettre reste très générale, mais on voit bien les grandes orientations économiques qu’il veut prendre. Le décryptage de Fanny Guinochet. 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron, président de la République, à l'Elysée, le 28 février 2018. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Emmanuel Macron, officiellement candidat à l'élection présidentielle résume sa vision économique en une phrase qui prend tout son sens après deux ans de pandémie, et la guerre en Ukraine : "Il n’y a pas d’indépendance sans force économique." Pour cela, le candidat promet d’investir pour limiter notre dépendance, au gaz, au pétrole. Il y a quelques semaines, Emmanuel Macron lançait un plan de développement du nucléaire. Sans surprise, son objectif est de rebâtir une industrie forte, des filières d’avenir pour retrouver une souveraineté, mais aussi pour préserver le pouvoir d’achat des Français.

Emmanuel Macron veut aussi continuer à baisser les impôts dans le monde du travail. Ce qui renvoie à des baisses de cotisations sur les salaires, les heures supplémentaires pour augmenter les rémunérations. Il est intéressant de noter aussi qu’il promet de baisser les impôts sur la production, qu’il a déjà réduits de 20 milliards d’euros en deux ans. Cette proposition, c’est clairement un geste à l’intention du patronat : c’est la demande numéro un du Medef. 

Les réformes comme cheval de bataille

Emmanuel Macron n’écrit pas noir sur blanc qu’il fera la réforme des retraites, il sait que c’est un sujet clivant. Mais quand il dit qu’il faudra "travailler plus", il faut évidemment traduire "travailler plus longtemps". Pour Emmanuel Macron, la réforme des retraites, c’est la mère des réformes. Il regrette de l’avoir abandonnée à cause de la pandémie. Si dans cette lettre, il reste volontairement flou, on connaît ses intentions : exit le système universel par points promis en 2017. Place à une réforme  plus classique, avec un recul de l’âge de départ. Reste à savoir à quel niveau. 64 ans ? 65 ans ?

Enfin, il promet d’améliorer le système de santé et d’accueil des plus âgés. Le Covid-19 et le livre Les Fossoyeurs aux éditions Fayard sur le scandale Orpéa ont mis violemment en lumière les manquements des Ehpad et des maisons de retraite, qu’il promet de rendre "plus humaines". Il veut "permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile". S’il fait un autre mandat,  ce sera donc l’occasion de réaliser la grande réforme sur la dépendance, souvent promise mais pas vraiment faite. Certes, une loi a été adoptée mais elle reste une coquille vide sans financement. 

Pour tous ces projets, Emmanuel Macron se garde bien d’évoquer le moindre chiffrage. Juste, insiste-t-il, sur "la force de notre modèle social" auquel il sait les Français si attachés.

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