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Projet de loi de finances 2024 : un budget sous surveillance malgré l'optimisme du gouvernement

Le gouvernement présente, mercredi, en Conseil des ministres son projet de loi sur le budget sous l'œil circonspect de ses voisins européens et des agences de notation.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave et le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire arrivent pour une conférence de presse sur la présentation du projet de loi de finances publiques à Bercy, le 27 septembre 2023. (MEHDI FEDOUACH / AFP)

La France est un peu dans le viseur de nos voisins européens, notamment les Allemands, qui trouvent que nous sommes trop dépensiers, trop laxistes, et s’y ajoute la pression des agences de notation. En avril dernier, l’agence Fitch a dégradé la note de la France et la crainte du gouvernement est de perdre encore des points lors des prochaines notations, de Fitch mais aussi de l’agence Moody's, qui tomberont cet automne. 

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Voilà pourquoi l’exécutif répète son intention de redresser les comptes, de sortir du quoi qu’il en coûte. Dans son projet de loi, présenté mercredi 27 septembre en Conseil des ministres, il prévoit de baisser de ramener le déficit public de 4,9 % du produit intérieur brut (PIB) à 4,4 % l’an prochain.

Les intérêts de la dette équivalent au budget de l'Éducation nationale

Le projet de loi prévoit aussi de réduire la dette et pour cause, elle est colossale : plus de 3 000 milliards d’euros. Faute d’avoir l’argent pour payer nos dépenses, on vit à crédit. Le gouvernement veut ainsi diminuer la dette de 4 points, pour la ramener à 108% du PIB, à la fin du quinquennat

Mais avec la hausse des taux d’intérêt, la charge de cette dette, c’est-à-dire le poids des intérêts explose, le remboursement de ces seuls intérêts va bientôt dépasser le budget annuel de l'Éducation nationale, 1er budget de l'État...

Pour faire des économies, le gouvernement va arrêter la plupart des boucliers énergétiques contre l’inflation, supprimer des niches fiscales, revoir les franchises médicales. Et pour faire entrer de l’argent dans les caisses, il compte aussi sur la bonne tenue de l’emploi, Bruno le Maire répète ainsi que l’économie française est résistante. Alors que l’Allemagne est en récession, et que l’activité ralentit un peu partout, le ministre de l’Économie prévoit 1,4 % de croissance l’an prochain.

Des prévisions qui restent optimistes pour Bruno le Maire

Tout le débat est de savoir si ces prévisions sont réalistes. Pour le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, ce budget manque de crédibilité, car il se base sur des prévisions d’emploi, de croissance, mais aussi d’investissements des entreprises beaucoup trop optimistes.

Quant aux dernières annonces de dépenses, si l’indemnité carburant de 100 euros, annoncée dimanche soir, représente environ 500 millions d’euros, l’indexation des retraites à 5,2% vaudra 14 milliards supplémentaires... De quoi animer le débat parlementaire qui va s’ouvrir.

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