Cet article date de plus d'un an.

Réforme des retraites : salaires, RSA, dialogue social... Ce que demande l'intersyndicale avant de rencontrer Elisabeth Borne

La Première ministre reçoit les syndicats mardi et mercredi, les uns après les autres. Mais avant, selon nos informations, l’intersyndicale va lui adresser lundi 15 mai un communiqué commun.
Article rédigé par franceinfo, Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Elisabeth Borne, la Première ministre, sur le perron de l'Elysée, le 18 avril 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Les responsables syndicaux veulent rappeler à la cheffe du gouvernement qu’ils sont toujours aussi remontés contre la réforme des retraites. Alors même qu’Emmanuel Macron a redit dimanche sa détermination à la mettre en œuvre, l'intersyndicale a rédigé un communiqué commun pour rappeler à l'exécutif qu’il ne pourra pas tourner la page des retraites aussi rapidement. D'ailleurs, une grande journée de mobilisation et de grève est prévue le 6 juin prochain.

>>> "Je veux continuer à agir pour les Français", confie Elisabeth Borne à son retour de l'île de la Réunion

Suspendre les mesures visant les bénéficiaires du RSA

Le but est aussi de mettre en avant leur alliance, leur union, qui dure depuis plus de quatre mois, montrer combien ils sont déterminés à la poursuivre pour peser sur d’autres sujets, notamment en vue de la loi "Plein emploi" à venir. Dans leur lettre, ils demandent par exemple, à la Première ministre de revenir sur son intention de durcir les conditions d’octroi du RSA.

Élisabeth Borne a confirmé, la semaine dernière, des sanctions pour les bénéficiaires du Revenu de solidarité active qui ne suivraient pas des heures de travail ou de formation. Pour les syndicats, c’est injuste et intenable.   

Augmenter les salaires, méthode de gouvernance et fin des ordonnances travail

Dans leur courrier, les syndicats demandent également des hausses de salaires. Ils souhaitent, par exemple, que le gouvernement fasse pression sur les entreprises et les branches professionnelles. Notamment sur celles dont les minimas sociaux restent en dessous du SMIC. Ils exigent de conditionner les aides publiques à ces augmentations. Autrement dit, si des entreprises rémunèrent les salariés en dessous du SMIC, elles ne doivent plus toucher d’aides, bénéficier d’avantages, comme les crédits d’impôt recherche.   

Mais il y a aussi des demandes plus spécifiques. Chaque organisation rencontrera Élisabeth Borne avec sa liste de revendications, en fonction de sa spécificité. Par exemple, une des priorités de la CFDT est la méthode de gouvernance. Le gouvernement va-t-il laisser plus de place aux partenaires sociaux ? Sans quoi, le dialogue va être compliqué, prévient le syndicat. La CGT, de son côté, défend l'indexation des salaires sur l’inflation. FO demande des augmentations pour les agents publics et une hausse plus importante du SMIC.   

Le syndicat des cadres, la CFE-CGC, lui, se bat pour la suppression des ordonnances travail de 2017, qui a réduit le nombre de délégués du personnel. Ce point est d’ailleurs largement partagé par la plupart des centrales. La liste des revendications est longue. Souvenez-vous, Laurent Berger avait prévenu : après des mois de conflit contre la réforme des retraites, revenir à la table des négociations ne sera pas gratuit. Les syndicats comptent bien présenter une addition salée au gouvernement. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.