Réseaux sociaux : l'État veut réguler le business des influenceurs
Le gouvernement veut encadrer le business des influenceurs, ces stars des réseaux sociaux suivies par des milliers de personnes. Mais pourquoi faire ? Le décryptage de Fanny Guinochet.
Le ministère des Finances lance cette semaine une consultation citoyenne sur le sujet pour réguler l’activité d'influenceur ou d'influenceuse. Si l’État s’y intéresse de près, c'est d’abord parce qu’il s’agit presque d’un enjeu de santé publique. Sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Instagram ou TikTok, ces personnalités véhiculent parfois des fausses informations, font de la publicité déguisée pour vous vanter, l'air de rien, les bienfaits d'une crème de beauté, d'une méthode minceur, ou d'un produit financier... Souvenez-vous, par exemple, de Nabilla condamnée à payer au fisc 20 000 euros pour avoir fait la promotion de cryptomonnaies, sans dire qu’elle avait été payée pour ça.
Si l’État se penche sur cette activité, c’est aussi parce que c’est un peu le Far West numérique, avec ses arnaques. On peut vous y vanter un produit qui en réalité est une contrefaçon, etc. Bercy veut mettre en place un code de bonne conduite, travailler sur un statut des influenceurs, les obliger à être plus transparents, y compris sur leurs revenus, obliger leurs agents aussi – car les influenceurs les plus connus ont des agents – sans oublier, les marques pour qu'elles signent bien des contrats en bonne et due forme, et que tous paient des impôts sur ce type d'activité.
L’activité se développe de plus en plus
Ça rapporte beaucoup d'être influenceur. En fonction du nombre de followers et de likes, certains gagnent beaucoup d'argent, facilement. Par exemple, un seul post Instagram publié par un influenceur qui a plus de trois millions d’abonnés peut être rémunéré plus de 25 000 euros. Certains qui ne font que ça s'exilent d'ailleurs à Dubaï ou dans des paradis fiscaux. Mais ces cas restent une minorité : sur les 150 000 influenceurs qu’il y a en France, on estime qu’en moyenne, la plupart gagne moins de 5 000 euros, c'est plutôt un revenu de complément.
Cette activité est en pleine essor, car pour toucher les jeunes notamment, les entreprises viennent de plus en plus sur ce créneau, de Dior à Coca-Cola en passant par Monoprix ou McDonald's… la plupart font du placement de produits en passant par les influenceurs. Selon l’institut Statista, le marché mondial du markéting d’influence dans le monde représenterait plus de 15 milliards d’euros avec une croissance de plus de 20% par an !
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