Retraites : le Conseil d'orientation des retraites se réunit autour d'un nouveau président et d'une nouvelle méthode
Le Conseil d’orientation des retraites (COR) est l’organisme qui fait des prévisions sur l’avenir du régime des retraites en passant au crible l’espérance de vie, le taux de natalité, le taux d’emploi, etc. Composé de syndicats, du patronat, des personnalités qualifiées et des directeurs d’administration, le COR est chargé d’éclairer le gouvernement sur l’état, notamment financier, du système de retraites et la nécessité ou non de faire une réforme.
Chaque année, le COR produit un rapport de référence qui doit permettre d’orienter la décision politique. La prochaine édition est prévue en juin. Souvent, par le passé, le COR a été accusé d’être beaucoup trop optimiste dans ses hypothèses. Gilbert Cette, le nouveau président, est bien décidé à rectifier le tir, quitte à jeter un pavé dans la mare. Il propose, par exemple, des scénarios avec une productivité beaucoup plus faible qu’aujourd’hui. Notamment un scénario central avec une productivité horaire qui progresserait de seulement 0,7% en moyenne par an.
Les syndicats craignent une nouvelle réforme
La productivité, c’est notre efficacité collective au travail et ce paramètre est crucial. Si elle est plus basse, cela signifie que l’on met plus de temps qu’aujourd’hui à produire, à maintenir la croissance, et que donc les rentrées de cotisations vont ralentir. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les équilibres financiers du régime des retraites. Cette productivité a beaucoup ralenti ces dernières années. Car il y a beaucoup de français en emploi, mais qui produisent moins qu’avant. ça s’explique par le vieillissement de la population et par le fait qu’il y a aussi beaucoup plus d’alternants.
La crainte des syndicats est que le prochain rapport fournisse un prétexte pour engager une nouvelle réforme. Car en 2023 déjà, avec un scénario de croissance de productivité à 1%, le COR prévenait que les comptes du système des retraites resteraient dans le rouge, alors avec 0,7%, ce sera pire. Après le long conflit contre le recul de l’âge de départ de 62 à 64 ans l’an dernier, les syndicats n’ont pas du tout envie de repartir dans un bras de fer avec le gouvernement. Surtout que les syndicats ont déjà de nombreux sujets de tension avec l'exécutif, entre la cagnotte des retraites complémentaires, et la négociation chômage qui doit se terminer la semaine prochaine.
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