Revenir sur la réforme des retraites : un coût exorbitant pour les finances publiques

La réforme des retraites d’Emmanuel Macron est au cœur des discussions et tractations. Le Nouveau front populaire promet de revenir dessus sans attendre.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Manifestation contre la réforme des retraites, à Paris, le 6 juin 2023. (MAURIZIO ORLANDO / HANS LUCAS)

L’idée du Nouveau Front populaire, c’est de revenir à un âge légal de départ à 62 ans, contre 64 après la réforme des retraites d’Emmanuel Macron. Le bloc de gauche vise même un retour à 60 ans. Contrairement à ce que répète Jean-Luc Mélenchon, il est impossible de revenir sur cette réforme par un simple décret

Ce serait illégal parce que le décret ne pourrait pas changer certains paramètres, inscrits dans la loi, dont les plus importants, l’âge d’ouverture des droits, ou le nombre de trimestres nécessaires pour partir. La loi doit donc être défaite par une loi. Il est toujours possible de voter une loi, Olivier Faure, le patron du Parti socialiste, disait sur franceinfo, "que ce qui a été fait par le 49.3 peut être défait par le 49.3" mais étant donné que personne n’a la majorité, il faut construire des alliances pour trouver un consensus politique. Quand on regarde la composition de l’hémicycle, cela signifie que la gauche et le RN devraient se mettre d’accord.

L'impact financier de la suppression de la mesure

D’un point de vue budgétaire, revenir sur la réforme des retraites Macron aurait un coût considérable. Il faut tout prendre en compte : le versement des pensions actuelles, mais aussi celles de tous ceux qui auraient dû rester travailler jusqu’à 64 ans et qui partiraient donc plus tôt. Selon l’étude d’impact du gouvernement, la seule suppression de la réforme de 2023 coûterait autour 15 milliards d’euros. Selon la France Insoumise, ce serait plutôt 25 milliards d’euros, mais dans ce chiffrage il y a à la fois, la suppression de la réforme Macron, ainsi que des mesures de revalorisation des pensions. L’institut Montaigne, connu pour être plus libéral, est plutôt sur une facture qui dépasserait les 50 milliards d’euros. La note pourrait monter jusqu’à 65 milliards d’euros.

Une perspective qui risque d'affoler les agences de notation, elles tirent la sonnette d’alarme. Moddy’s comme S&P global ont déjà prévenu : revenir sur la réforme d’une manière ou d’une autre représenterait une augmentation de la charge, des intérêts de notre dette. Et donc un risque de dégradation de la note financière de la France.

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