Stellantis met le turbo sur la voiture connectée
Produire de simples voitures aujourd’hui, n’est plus assez porteur, plus assez rentable. Stellantis, l’ex-PSA fait le choix de tout miser sur la voiture connectée et les opportunités qui en découlent. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Stellantis veut être un des leaders de la voiture connectée, ce véhicule intelligent, relié à internet qui lui permet d’interagir tout seul avec son environnement, sans que le conducteur ait besoin de faire quoi que ce soit. La version la plus aboutie étant la voiture autonome, sans chauffeur. Stellantis veut donc construire en masse des véhicules connectés, mais aussi aller un cran plus loin en développant ses propres logiciels pour faire fonctionner ces voitures, le software. C’est ce qui est nouveau : Stellantis veut se transformer en entreprise technologique.
Maîtriser le logiciel dans la voiture connectée, c’est stratégique. C’est ce qui fait fonctionner tout le véhicule, mais c’est aussi la garantie de l’indépendance, pour éviter de trop dépendre de la technologie d’autres groupes. Pour donner une idée, selon le cabinet PWC, d’ici dix ans, le logiciel représentera plus de 60% de la valeur d’un véhicule connecté. Cette stratégie est celle de l’américain Tesla
Des services nouveaux grâce aux données récoltées
Stellantis va par exemple pouvoir faire, comme Tesla, des mises à jour à distance sur ses véhicules, pour améliorer à la demande les fonctionnalités des voitures, modifier à distance la puissance du moteur, etc. Surtout, le constructeur espère vendre toute une palette de nouveaux services grâce aux données récoltées et enregistrées par les véhicules : par exemple, Stellantis travaille sur une offre d‘assurance dont le tarif sera basé sur la conduite du conducteur, un comportement que la marque connaîtra, grâce aux données recueillies via les capteurs de la voiture. Le groupe espère que ces nouvelles activités généreront quatre milliards d’euros de revenus d’ici quatre ans. Ett même cinq fois plus en 2030.
Stellantis dit avoir besoin de 4 500 ingénieurs en logiciels dans le monde, d’ici deux ans dont un millier proviendra de l’interne. Des salariés à qui Stellantis proposera une reconversion via une école, une "académie software et data" que la marque créé justement pour l’occasion. Pour l’heure, Stellantis n’évoque pas de réductions d’effectifs à l’occasion de ce virage stratégique mais les syndicats sont inquiets, ils craignent des réductions d’emplois et des délocalisations.
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