Thomas Piketty a refusé la Légion d'honneur

Surtout que l’économiste français auteur du best seller Le capital au XXIe siècle vendus à un million et demi d’exemplaires en profite pour lancer une pique à François Hollande. Thomas Piketty déclare à l’Agence France Presse que le président de la république ferait mieux de se consacrer à la relance de la croissance en France et en Europe. 　

Thomas Piketty est boudé par le gouvernement français  　

On pourrait penser que c’est parce qu’il a été snobé par François Hollande depuis son arrivée à l’élysée. Alors qu’il est considéré comme proche du parti socialiste. Et désormais auréolé de tous les succès à l’étranger. Son pavé de près de mille pages est traduit en plusieurs langues, considéré comme le livre économique de l’année par le prestigieux quotidien britannique Financial Times. Le capital au XXIe siècle a été classé numéro 1 des ventes sur Amazon aux États-Unis. Thomas Piketty est reçu partout comme une rock star, courtisé par les grands de ce monde. Il discute avec Bill Gates sur Skype comme le rapporte le fondateur de Microsoft qui se dit d'ailleurs d’accord avec bon nombre de ses thèses, Il est reçu à la Maison Blanche par les conseillers du président américain Barack Obama. Et à Paris rien. Pas une fois en deux ans, Thomas Piketty n’a été accueilli sous les ors de la république.

En même temps Thomas Piketty ne se prive pas de critiquer la politique économique de François Hollande 　

Aujourd'hui, Il se dit attristé par les improvisations permanentes au sommet de l’État, dénonce un manque de vision. Il faut dire que Thomas Piketty a été profondément déçu. Car il a mouillé sa chemise, s'est engagé personnellement. En avril 2012, Thomas Piketty signait une tribune de soutien au candidat Hollande dans le journal Le Monde avec d'autres économistes. Et le chercheur à l'école des hautes études en sciences sociales y croyait. Car le candidat socialiste adhérait à ses thèses, surtout à sa proposition phare, celle d'une profonde réforme fiscale. Prélèvement à la source, fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG pour une assiette plus large, un impôt plus progressif et plus juste pour réduire les inégalités. Une thèse développée par Thomas Piketty en 2011 dans un essai intitulé "Pour une révolution fiscale ". Dans un débat organisé cette même année par Mediapart entre les deux hommes, François Hollande affirme que le constat dressé par l’économiste est implacable, que l'impôt aujourd'hui est mité, et que s'il est élu, il fera cette grande réforme fiscale prônée par l'économiste. Ce sera l’engagement numéro 14 du programme de campagne du candidat socialiste. Une promesse de campagne non tenue par le président François Hollande qui ne l'évoque plus. la grande réforme fiscale prônée par Thomas Piketty a bel et bien été enterrée.