Antoine Prost : "La Première Guerre mondiale provoque une inflation"
"Ce sont très souvent des commémorations
locales" explique Antoine Prost, professeur émérite à Paris 1 qui préside
la commission scientifique de la Mission du centenaire de la Première Guerre
mondiale. Elles reviennent "sur la manière dont les territoires et
leurs habitants ont traversé les épreuves de la guerre".
"La grande question que les historiens se sont posés
depuis une vingtaine d'années, c'est comment les poilus sont-ils restés debout ?"
Il y a aussi une réflexion pour comprendre comment les arrières ont tenu. "Les
home-front comme les appellent les Anglais" . L'historien estime qu'une
raison à cela vient du fait, qu'en France, l'intendance a suivi.
Après cette guerre, la France a forcément changé. "L'effet
sur les différentes classes sociales est différent. La guerre provoque une
inflation après un XIXe siècle de stabilité monétaire. A partir de là, on a une
série de dévaluation de la monnaie. En 1928, il reste 1/5e du Franc
d'avant guerre. Et cela continue jusqu'aux années Fabius."
"Le XXe siècle est le siècle de l'inflation. C'est la
fin des rentiers et la bourgeoisie va se mettre au travail."
Cette guerre crée donc une "modification des
structures sociales" et une saignée d'un million 400.000 morts. "Le
souvenir de la guerre impose un pacifisme qui laisse la place à Hitler" .
Dans son discours d'inauguration, François Hollande a parlé
de "patriotisme" . En effet, à l'époque, "il y a une
légitimité de l'Etat qui est plus forte que la légitimé actuelle. Le
gouvernement avait fort intelligemment fait reculer les troupes de 10 km en sorte qu'il soit
bien évident que la France soit attaquée. Comme il y a eu très vite une avance
des Allemands, on a fait une guerre de défense. Cela correspond au patriotisme
français."
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