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Catherine Dolto : "Il faut repenser notre politique d'assistance"

Un enfant sur six (17 %) se trouve dans une situation "jugée préoccupante" d'exclusion sociale et 7 % d'entre eux souffrent d'une "exclusion extrême", montre la toute première étude nationale de l'Unicef France publiée ce mardi. Catherine Dolto, médecin pédiatre, a supervisé cette consultation nationale lancée par l'Unicef auprès de 22.500 enfants âgés de 6 à 18 ans.
Article rédigé par Fabienne Sintes
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

La consultation Droits de l'enfant a été menée
de février à juillet 2013 auprès de 22.500 enfants âgés de 6 à 18 ans et
originaires de plus de 70 villes françaises. Les 130 questions posées concernaient leurs
droits, la vie quotidienne, l'éducation, les loisirs et la santé.

"On entend leur voix "

Les résultats de cette étude permettent de dresser une véritable
photographie des enfants d'aujourd'hui, faite par eux-mêmes. Cela leur a permis
de s'affranchir des adultes. "On a l'impression d'entendre leur voix ",
explique Catherine Dolto, médecin pédiatre, qui a supervisé la consultation.

Si 93 % des enfants déclarent être bien à l'école, 16,5 % (de
ceux n'étant pas bien) disent être en souffrance en y allant. Un
chiffre qui n'étonne pas Catherine Dolto. "Dans l'ensemble je trouve qu'il
y en a beaucoup qui ne sont pas très contents. Mais on voit qu'il y a 83 % des
enfants pour qui cela va à peu près, 50 % pour qui cela va vraiment bien. Mais
la claque que l'on prend, ce sont les 17 % d'enfants en souffrance.
"

Tolérance au gâchis

Dans ce groupe d'enfants, un sur cinq a vraiment de gros
soucis d'intégration. "Les politiques sociales doivent s'adresser à la
masse. Parmi ces un sur cinq, il y en aura peut-être un qui s'en sortira bien. Ce
qui nous intéresse ce sont les autres qui vont se matérialiser
", explique Catherine Dolto.

La médecin pédiatre estime que la France a une grande tolérance
au gâchis et insiste sur le fait qu'il faut repenser notre politique d'assistance
à ceux qui sont fragilisés socialement et affectivement : "On ne peut pas s'occuper
des enfants sans s'occuper des parents. C'est un tout et c'est un choix de
savoir si l'on va continuer à accepter cela.
"

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