Christophe Régnard : "Il faut laisser les affaires suivre leur cours"
Avant de recevoir l'ancien président, dans la soirée, les juges avaient mis en examen son avocat historique, Me Thierry Herzog, et le haut magistrat Gilbert Azibert. Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir tenté de corrompre un avocat général de la Cour de cassation. Le haut magistrat aurait eu pour mission de se renseigner sur une procédure en cours dans l'affaire Bettencourt. En échange l'ancien président aurait pu aider Gilbert Azibert à obtenir un poste prestigieux à Monaco.
De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer un acharnement judiciaire sur Nicolas Sarkozy. Des réactions qui n’étonnent pas Christophe Régnard, président de l'Union Syndicale des Magistrats (USM).
"J’ai été surpris de la réserve et de la dignité d’un certain nombre de responsables politiques qui laissaient la justice faire son travail. Aujourd’hui, le discours est très différent et je le regrette car cela ne peut que dégrader l’image de la classe politique et jeter le discrédit sur la justice. Il faut laisser les affaires suivre leur cours. Monsieur Sarkozy a un avocat, il va pouvoir se défendre. La justice se rend dans les palais de justice et pas sur les plateaux de télé et les studios de radio. "
Christian Estrosi jette l’opprobre sur une des juges qui est syndiquée et qui serait marquée à gauche. Il remet en cause sa probité. "Tout cela c’est du faux débat. Les magistrats peuvent être syndiqués c’est un droit que certains utilisent. S’il y a une suspicion de partialité dans cette affaire, il y a des procédures de demande de récusation et je ne vois pas très bien l’intérêt de jeter du discrédit. Soit il y a des procédures en cours, soit il n’y en a pas et je pense que certains feraient mieux de se taire. "
Des écoutes justifiées
Christophe Régnard disait à une époque que ces écoutes se justifiaient pleinement. Celle entre le bâtonnier et l’avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, fait beaucoup réagir. Le bâtonnier considère cette conversation comme privée et estime que l’on aurait jamais du voir les retranscriptions.
"La question est de savoir si cela vise les conversations d’un avocat qui est lui-même en train de commettre ou pas des infractions. Sans savoir la teneur de cette conversation, il est impossible de faire un commentaire. Si des recours doivent avoir lieu, ils auront lieu. Il est évident que nous sommes partis pour de long mois de procédure et c’est normal. Les protagonistes vont se défendre car ils sont présumés innocent à ce stade. "
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