"Egalim européen" : "Je vais soutenir très fortement cette proposition", assure Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur

Jeudi, Emmanuel Macron a demandé à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, "de mettre en place un Egalim européen" pour garantir une rémunération des agriculteurs au juste prix.
Article rédigé par franceinfo
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Thierry Breton. Commissaire européen au Marché intérieur, était le Grand Témoin de franceinfo, vendredi 2 février. (CAPTURE ECRAN)

"Je vais soutenir très fortement cette proposition de là où je suis. Vous pouvez compter sur moi", a assuré vendredi 2 février sur franceinfo Thierry Breton commissaire européen au Marché intérieur alors qu'Emmanuel Macron appelle à une loi Egalim au niveau européen pour contrôler les prix. "Bien sûr que ça peut exister", a estimé Thierry Breton.

La crise agricole s’est invitée au menu du Conseil européen. "Je suis commissaire au Marché intérieur. Mon rôle, c’est aussi de vérifier que les mesures que nous prenons soient égalitaires, partout les mêmes en Europe. Ce n'est pas le cas aujourd'hui", a-t-il pointé.

Les agriculteurs français ont pointé la concurrence européenne, notamment sur les prix. La loi Egalim "est, du reste, contournée par les grandes centrales qui vont se mettre non plus en France, mais ailleurs. Il faut y mettre fin et je vais soutenir très fortement cette proposition de là où je suis. Vous pouvez compter sur moi", a-t-il expliqué. L'objectif de la loi Egalim est de protéger la rémunération des producteurs agricoles dans les négociations entre grande distribution et fournisseurs agro-industriels.

Le Mercosur, un accord à repenser

Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, a pointé des accords de libre-échange qui sont "pour certains d'entre eux du siècle dernier", visant ainsi le Mercosur. La France refuse un accord commercial entre l’Union européenne et le bloc latino-américain Mercosur (l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie) s’il n’y a pas de "réciprocité". "Les accords de libre-échange qui sont encore développés et parfois conclus, c'est un peu des accords, pour certains d'entre eux, du siècle dernier. On n'a pas évoqué le besoin de souveraineté", a expliqué Thierry Breton.

"Lorsqu'on se met des normes, et on a raison de le faire pour aller vers plus de sécurité pour nos concitoyens, il faut qu'il y ait la réciprocité. Si jamais il n'y a pas réciprocité, il n'y aura pas d'accord", a-t-il insisté. "On ne peut plus être naïfs", a-t-il assuré.

Valérie Hayer, eurodéputée et présidente du groupe Renew au Parlement européen, a réaffirmé la position des eurodéputés de la majorité présidentielle : "Le Mercosur, en l'état, c'est non. On attend une révolution sur cette question-là. Sans révolution, la France ne soutiendra pas l'accord Mercosur."

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