Colère des agriculteurs : "La principale cause" de cette crise "est le non-respect de la loi Egalim par les distributeurs", déplore une fédération de l'agroalimentaire
"On ne peut être que sensible à cette crise" agricole, dont "la principale cause est le non-respect de la loi Egalim par les distributeurs", a déclaré vendredi 26 janvier sur franceinfo Jérôme Foucault, président de l’Association des entreprises de produits alimentaires élaborés (Adepale) qui représente 3 000 PMI et ETI (entreprises de taille intermédiaire) du secteur de l’agroalimentaire.
Ces entreprises achètent les produits bruts aux agriculteurs pour les transformer et les revendre aux différents circuits de distribution. "On transforme 50% de la production agricole française et on représente près de la moitié du panier alimentaire des Français. Donc on ne peut être que sensible à cette crise qu'on voit bien arriver depuis la crise sanitaire", a-t-il indiqué.
Une filière "sous pression de la grande distribution"
Ces entreprises transformatrices de l’agroalimentaire sont prises entre deux feux, la colère des agriculteurs et la pression des distributeurs. "Nous avons, nous aussi, des difficultés d'investissement parce qu’on a des valeurs ajoutées qui sont trop faibles. C’est une filière de l'alimentation et notamment des filières agricoles, qui est sous pression de la grande distribution", a-t-il affirmé.
Jérôme Foucault demande aux distributeurs d’"appliquer strictement la lettre et l'esprit de la loi Egalim qui prévoyait de sanctuariser les matières premières. Les dernières négociations qui ont été effectuées dans l'urgence n'ont pas permis cette sanctuarisation dans de bonnes conditions", a-t-il déploré. Le gouvernement a raccourci le temps dont disposaient les producteurs et les distributeurs pour les négociations commerciales. Ces dernières se sont terminées le 15 janvier dans un climat tendu. La loi Egalim "est contournée par la distribution" et alors que "cette loi d'urgence a été votée par le Parlement, les distributeurs ont instrumentalisé les déclarations des ministres sur des baisses de prix indispensables et rapides", a-t-il dénoncé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.