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Emmanuelle Piet : "La société ne comprend pas bien les violences sexuelles"

Un an après un verdict qui avait fait couler beaucoup d'encre, huit hommes vont être rejugés en appel par la cour d'assise des mineurs d'Evry dans l'affaire des "tournantes" de Fontenay-sous-Bois. A l'époque, on avait parlé d'un sentiment d'impunité pour les violeurs. Une réflexion que partage Emmanuelle Piet, présidente du Collectif Féministe contre le Viol.
Article rédigé par Fabienne Sintes
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Ils étaient 14 en 2012, en première instance, soupçonnés
d'avoir violé Nina et Aurélie, âgées de 15 ans et 16 ans, dans des caves, des
boxs, des appartements ou des parties communes de cités. A l'issue de trois
semaines d'audience à huis clos, décrites par toutes les parties comme très tendues,
la cour avait prononcé 10 acquittements.

Mais face à l'émotion publique et au décalage entre les peines demandées et les peines prononcées, le parquet avait décidé de faire appel.

"Les femmes disent que cela ne sert à rien de porter plainte "

"C'est le procès des tournantes. Ce n'est même pas le
procès des garçons qui ont commis les tournantes
", explique Emmanuelle Piet, présidente
du Collectif Féministe Contre le Viol
. Il faudrait dire le procès des
garçons qui. La société reprend le mot des agresseurs en considérant les
tournantes comme un jeu.
"

Le verdict rendu en premier instance a fait des dégâts et n'a
pas encouragé les filles à porter plainte : "Au moment du verdit, les
femmes ont téléphoné pour dire que cela ne servait à rien de porter plainte.
Elles ont été traitées et insultées pendant le procès. C'est très courageux d'y
revenir parce qu'elles ont la rage.
"

"Quand on dit : elle s'est fait violée, cela veut bien
dire que la femme a fait quelque chose
, explique Emmanuelle Piet. Pour elle, la
société ne comprend pas vraiment les histories de violences sexuelles : "La
campagne ministérielle autour des violences faites aux femmes oublie beaucoup
le viol.
"

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