Eric Albert : "En France, on voit toujours ce qui ne va pas"
Les indicateurs du Baromètre Edenred-Ipsos se sont nettement améliorés dans les pays où la sortie de crise se fait le plus sentir, Grande-Bretagne, Allemagne, Belgique et Suède notamment. Dans ces pays, les salariés jugent mieux leur qualité de vie au travail que leurs homologues d'Europe du Sud. Avec une note de 6,9/10, les salariés britanniques sont particulièrement satisfaits de leur qualité de vie au travail vs. 6,2/10 en Italie ou 6/10 au Portugal. De la même manière, on constate que les plus faibles scores en termes de motivation sont relevés dans les pays d'Europe du Sud : 38% des français et 35% des portugais jugent que leur motivation diminue vs. 22% des suédois et 23% des allemands.
"La crise a rigidifié l’entreprise à travers des process. C’est-à-dire que plus il y a de l’incertitude extérieure, plus l’entreprise se rigidifie ", estime Eric Albert. "On n’imagine pas quitter son emploi, alors qu’il suffirait de se dire que l’on peut le faire pour pouvoir retrouver de l’oxygène. "
"Moins les salariés sont démotivés, plus les dirigeants se disent qu’ils n’ont pas assez de pression, donc ils en rajoutent et plus les salariés se retrouvent dans un système qui leur déplaît de plus en plus. "
"En France, on voit toujours ce qui ne va pas. On est dans une quête de perfection, y compris le salarié dans son modèle de travail qui vise une perfection qui va lui permettre de s’épanouir. Pourtant, on sait bien que le travail c’est d’abord de la contrainte. "
Eric Albert, psychiatre, fondateur de l'IFAS (L’institut français d'action sur le stress), a publié Partager le pouvoir c'est possible , aux éditions Albin Michel et Le management en questions , aux éditions d'organisation.
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