Guerre en Ukraine : Fabien Roussel craint une "escalade guerrière" conduisant à "un conflit généralisé"
"La proposition que fait le président de la République, c'est qu'il ne devait y avoir aucune limite" dans le soutien de la France à l'Ukraine, a affirmé vendredi 8 mars sur franceinfo le secrétaire national du parti communiste Fabien Roussel, au lendemain de sa rencontre avec Emmanuel Macron à l'Élysée. "Cela veut dire qu'il fallait être prêt à aller jusqu'à une intervention française contre la Russie", a résumé le patron des communistes, qui confirme ainsi que le chef de l'État assume ses propos du 26 février, lorsqu'il avait affirmé que l'envoi en Ukraine, à l'avenir, de troupes au sol ne devait pas "être exclu".
Mettre Moscou et Kiev "autour d'une table" de négociations
Le chef de file des députés communistes craint une "escalade guerrière" pouvant conduire à "un conflit généralisé". "Aujourd'hui, l'escalade guerrière se fait par des actions guerrières, par des livraisons d'armes. Et elle se fait aussi par les mots, par un champ lexical, chacun montre ses muscles et dit qu'il est prêt à attaquer l'autre", a-t-il ajouté. "C'est comme cela que l'on emprunte petit à petit le chemin vers un conflit généralisé", a-t-il déploré. Une surenchère verbale que regrette l'élu du Nord, estimant qu'il était préférable de "réunir l'ensemble des diplomaties" pour mettre Moscou et Kiev "autour d'une table et commencer des négociations". "Quand, enfin, allons-nous accéder à des négociations ?", s'est-il interrogé.
"Le président nous a dit que la Russie demandait un cessez-le-feu", a poursuivi le secrétaire national du PCF. "Mais le président de la République comme le président ukrainien ne veulent pas de cessez-le-feu en ce moment", a-t-il ajouté. "La Russie demande un cessez-le-feu et le président de la République dit que c'est pour pouvoir geler les positions et pouvoir se réarmer en même temps", a-t-il indiqué. Selon Fabien Roussel, "s'il y avait un cessez-le-feu aujourd'hui, au moins, ça permettrait à chacun d'arrêter de se tirer dessus, de se réarmer si besoin, au cas où ça reprendrait. Mais au moins, ça permettrait de discuter, de dialoguer et d'essayer de trouver une issue à ce conflit."
Contre l'entrée de l'Ukraine dans l'Otan
Le patron des communistes a invoqué également la perspective de l'entrée de l'Ukraine dans l'Otan. Il l'avait déjà esquissé l'été dernier dans un courrier adressé à Emmanuel Macron dans lequel il plaidait pour "un statut de neutralité de l'Ukraine dans le cadre d'une protection internationale sous l'égide de l'ONU, en contrepartie duquel Kiev renoncerait à rejoindre l'Otan". "Nous savons qu'une des choses que réclame Poutine, c'est que l'Ukraine n'entre pas dans l'Otan. Et la réponse que fait la France, c'est de passer un traité avec le président Zelensky pour confirmer que la France soutient son entrée dans l'Otan", a-t-il regretté.
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