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Hichem Bouallouche : "les Algériens rêvent d'édifier un Etat de droit"

Ce jeudi, l'Algérie vote pour élire son président. Hichem Bouallouche était le directeur de la chaîne d'opposition algérienne Al-Atlas TV. Mais elle a été fermée le 12 mars dernier, officiellement parce qu'il n'avait pas reçu l'autorisation de diffuser.
Article rédigé par Fabienne Sintes
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Selon Hichem Bouallouche, cette fermeture est surtout due
au fait qu'ils "allaient à contresens des autres télés" . Il y
a pourtant d'autres télévisions privées en Algérie. Elles ne disposent pas
forcément d'autorisation puisqu'il n'y a pas de loi sur l'audiovisuel. Mais Al-Atlas
TV est la seule chaîne à avoir été fermée.

"On connaît très bien les raisons pour lesquelles on
nous a fait subir ce sort. C'est parce que nous avons invité sur nos plateaux des opposants au 4ème mandat d'Abdelaziz Bouteflika. C'est une
question de principe. Dire que tout va bien, ce n'est pas du journalisme, parce
que c'est une information erronée!"

De pire en pire

Il ajoute qu'au départ, "on laissait les gens
s'exprimer. Maintenant, c'est de la dictature pure et dure. Il y a aussi eu un
journal privé de publicité. Ils n'admettent plus de voix discordantes et
d'opposition. C'est cela le régime actuel et c'est malheureux pour un pays qui
se dit démocratique."

Cette réélection du président Bouteflika devrait avoir des
conséquences sur l'état d'esprit de la population, comme le confirme Hichem
Bouallouche : "c'est vrai qu'il y a une tension sociale. Il risque
d'avoir une implosion. Ils essayent de calmer les gens mais ils ne traitent pas
les vrais problèmes des citoyens."

Une autre voix ?

Politiquement, l'Algérie possède pourtant une alternative.
Le directeur d'Al-Atlas TV évoque Ali Benflis, qui est "porteur d'un projet
auquel le peuple algérien a adhéré. Les gens se sont rués vers ses meetings et
il n'a pas d'intéressement autre que de voir une Algérie meilleure"
. Il
rappelle aussi que "les Algériens rêvent d'édifier un Etat de
droit"
.

Aujourd'hui en France, Hichem Bouallouche espère que "les
autorités se ressaisissent pour rouvrir cette chaine"
. Il a obtenu des
soutiens d'ONG mais il ne sait pas encore si, et quand, il va rentrer en Algérie. 

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