Immigration irrégulière : "Nous octroyons en moyenne près de 80% de laissez-passer consulaires", affirme l'ambassadrice du Maroc en France

La visite d'État d'Emmanuel Macron au Maroc a pris fin mercredi et s'est soldée par une pluie de contrats pour les entreprises françaises et une réconciliation historique entre les deux pays. Mais sur la question de l'immigration illégale, Samira Sitaïl invite à "faire mieux, des deux côtés".
Article rédigé par franceinfo
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Centre de rétention adminstrative (CRA), au Mesnil-Amelot (77), le 11 octobre 2024. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Il faut faire mieux des deux côtés", affirme sur franceinfo, mercredi 30 octobre, Samira Sitaïl, ambassadrice du Maroc en France, alors qu'Emmanuel Macron a appelé mardi à la fondation d'un "partenariat d'exception renforcé" entre les deux pays. Il demande notamment une "coopération fluide en matière consulaire" et "davantage de résultats" dans "la sécurité et la lutte contre les trafics, le terrorisme et la criminalité organisée", notamment grâce à une "coopération judiciaire plus étroite".

Le chef de l'État souhaite que le Maroc reprenne plus facilement ses ressortissants que les autorités françaises décident d'expulser. "Le Maroc doit être salué pour la qualité de la coopération", répond la diplomate qui fait valoir que le royaume "subit lui-même de plein fouet des flux migratoires irréguliers", avec des "réseaux de passeurs" et un flux venant principalement de son "voisin de l'Est, l'Algérie".

Pas de laissez-passer sans preuve d'une origine marocaine

Alors que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau regrette que le Maroc ne délivre pas assez de laissez-passer consulaires pour pouvoir expulser les étrangers frappés d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), l'ambassadrice assure que royaume octroie, "pour toutes les demandes formulées chaque année, près de 80% de laissez-passer consulaires sur les demandes présentées" par la France. 

Mais il ne faudrait pas "octroyer un laissez-passer à quelqu'un qui n'est pas marocain", souligne Samira Sitaïl. La condition est que la personne soit identifiable par "des empreintes digitales". Certaines sont identifiées par "dossiers". Il faut donc "accélérer le travail, mais déjà à la source, pour avoir les moyens d'identifier l'origine des personnes", pointe l'ambassadrice.

Par ailleurs, Samira Sitaïl juge que "la France ne fait pas de cadeau au Maroc", en confirmant sa souveraineté sur le Sahara occidental. Emmanuel Macron a réaffirmé mardi le soutien de la France à la souveraineté marocaine sur ce territoire contesté. L'ex-colonie espagnole du Sahara occidental, considérée comme un "territoire non-autonome" par l'ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. Emmanuel Macron a déclaré que "le présent et l'avenir de ce territoire s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine". "Un devoir de justice et de vérité", commente la diplomate.

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