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Incendie de l'hôtel Paris-Opéra : une "accumulation d'erreurs" (Aomar Ikhlef)

Il y a huit ans, le 15 avril 2005, un incendie causé par le geste de rage de la petite amie du veilleur de nuit ravageait l'hôtel Paris-Opéra dans le 9e arrondissement. L'immeuble était occupé en majorité par des familles sans papier, hébergées au titre du logement d'urgence. Le procès s'ouvre ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris. L'occasion de poser la question de l'hébergement d'urgence, selon Aomar Ikhlef, porte-parole des victimes.
Article rédigé par Fabienne Sintes
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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L'incendie ayant ravagé l'hôtel Paris-Opéra, à Paris, il y a
huit ans a tué 24 personnes dont 11 enfants. Quatre personnes vont comparaitre
pour homicide et blessures involontaires, lors du procès qui s'ouvre aujourd'hui
devant le tribunal correctionnel de Paris : les gérants de l'hôtel, leur
fils veilleur de nuit et son ancienne compagne.

Il y a une centaine de parties civiles, parmi elles, Aomar
Ikhlef, vice-président et porte-parole de
l'association des victimes de l'incendie de Paris Opéra. Il a perdu un neveu et
une nièce dans cet incendie, dont il élève les enfants. Le procès arrive
longtemps après.

"Huit ans d'attente, dont probablement quatre inutiles
puisque les expertises techniques étaient disponibles en juillet 2008 et que
nous attendions un procès en 2009. Seule la juge peut dire ce qu'il s'est passé
et on nous rétorque souvent que la justice n'a pas beaucoup de moyen. L'essentiel
c'est que le procès va avoir lieu.
"

L'hébergement d'urgence en cause

Les gérants de l'hôtel, leur fils veilleur de nuit et son
ancienne compagne comparaissent devant le tribunal mais cela ne suffit pas pour
Aomar Ikhlef. Pour lui, ce procès doit poser la question de l'hébergement
d'urgence.

"Chaque erreur prise individuellement n'aurait jamais
déclenché ce drame. C'est l'accumulation de ces erreurs qui a entraîné le
drame. De la vient la question : qui sont les responsables ? Si l'on
veut comprendre la gravité de ce drame, il faut remonter jusqu'à la gestion des
familles précaires par le Samu social, le contrôle des hôtels meublés par la
police. Par la suite, la responsabilité des gérants, du veilleur de nuit et de
sa copine sont irréfutables.
"

Pour Aomar Ikhlef et les victimes, l'erreur principale vient
du fait que les familles sont livrées aux hôteliers sans aucun contrôle, ni
suivi social. Malgré tout, ils ne veulent pas accabler le Samu social et la
police.

La réglementation

Du point de vue de la réglementation des hôtels meublés,
Aomar Ikhelf a constaté un avant, après l'incendie du Paris-Opéra. "La
réglementation a évolué sur un certain nombre de points qui nous semblent être
un aveu des dysfonctionnements du contrôle de la Préfecture de police, puisque pour
modifier la réglementation on a listé tout ce qui n'allait pas à Paris Opéra.
"
Les modifications concernent essentiellement les normes de sécurité et l'insalubrité.

"La réglementation est une chose la volonté de l'appliquer en est une autre. Il est plus judicieux de contrôler sérieusement les hôtels sociaux et de donner des moyens au Samu social pour mener à bien leur mission. "

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