Jean-Louis Muller : "La vérité factuelle est devenue judiciaire"
Lors de ce troisième procès d'assises, à Nancy, la
justice a donc décidé de ne pas suivre le parquet général, qui avait une
nouvelle fois requis 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre de l'ancien
médecin légiste, accusé d'avoir maquillé en suicide le meurtre de sa femme, en
1999.
Jean-Louis Muller va maintenant pouvoir démarrer une autre
vie. "Je sens que c'est derrière moi, et on peut commencer à rebâtir et à
avoir des projets pour l'avenir. " Malgré tout, après 14 ans de procédure
il n'est pas évident pour lui de tourner la page. "C'est une cicatrice
indélébile, mais quand on a un projet on peut avancer. Il ne s'agit pas d'avoir
un projet de vengeance, mais un projet d'analyse. Dans cette affaire, c'est la
vérité factuelle qui est devenue la vérité judiciaire. "
Un mur judiciaire
Pendant ces longues années de procédure, Jean-Louis Muller a
eu l'impression d'être enfermé dans une logique implacable. "On a l'impression
d'avoir à faire à des magistrats qui sont des êtres suprêmes et infaillibles.
Or ce sont des hommes, comme vous et moi, capables de négligences et de fautes.
C'est peut-être le fond du problème dans notre système judiciaire, "
explique Jean-Louis Muller sans vouloir être "agressif. "
Sa libération
Jean-Louis Muller estime que s'il en est arrivé là c'est grâce
à trois choses. "Une magistrate qui a décidé de faire son travail et d'aller
au fond des choses. Elle connaissait le dossier, ce qui a permis à Eric Dupond-Moretti
d'expliquer la vérité factuelle, qui a donné une vérité judiciaire. Je pense
que personne n'a compris que l'on se retrouve face à un refus constant de cette
reconstitution. "
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