Mort de Bernard Pivot : le "secret" de sa réussite dans les émissions littéraires était "son humour", selon Jean-Christophe Rufin
"Pour beaucoup de gens, que ce soit avant Bernard Pivot ou après lui, les émissions littéraires ne sont pas des rendez-vous folichons", témoigne,mardi 7 mai, Jean-Christophe Rufin, écrivain et membre de l’Académie française, après le décès,lundi, de Bernard Pivot à l'âge de 89 ans. Écrivain lui-même et présentateur de télévision, Bernard Pivot a su y mettre "son humour, le secret était là", estime Jean-Christophe Rufin. Avant "Apostrophes" et "Bouillon de culture", il anima "Ouvrez les guillemets" dès avril 1973 sur la seule chaîne de télévision existante. "Avant la télévision quand Bernard Pivot a commencé dans la presse écrite, se souvient Jean-Christophe Rufin, c'était un humoriste. Il avait une chronique qui s'appelait 'Riez, nous ferons le reste'. Il y avait cette dimension d'humour."
La présidence de l'académie Goncourt
Si l'homme public pouvait donner l'impression "d'être toujours en représentation", il pouvait être taciturne. "Il était possible de passer du temps en voyage sans qu'il ne parle beaucoup, note Jean-Christophe Rufin. "Tout l'air facile, mais il travaillait beaucoup", reprend l'écrivain. Lorsqu'il a pris la présidence de l'académie Goncourt de 2014 à 2019, Bernard Pivot a demandé aux jurés de s'engager à lire les livres. "Il a complètement transformé les méthodes de travail de l'académie", estime Jean-Christophe Rufin. "Avec Bernard Pivot, c'est devenu réellement très rigoureux. Il fallait avoir lu" les nombreux livres qui sortent au moment de la rentrée littéraire, conclut Jean-Christophe Rufin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.