Pic de chaleur : "Le risque de maladie" sur les cultures va "être très important dans les prochains jours", explique un agro-climatologue

La France connaît samedi un épisode de chaleur très temporaire. Les prévisionnistes attendent jusqu'à 6°C au-dessus des normales de saison, voire davantage localement.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Dans un parc de Mulhouse (Haut-Rhin) le 5 avril 2024 (ROMEO BOETZLE / MAXPPP)

Alors qu'un pic de chaleur est prévu samedi 6 avril en France, avec 25 degrés atteints dans le nord pour la première fois de la saison, et plus de 30 degrés dans le sud, Serge Zaka, docteur en agro-climatologie, alerte sur franceinfo sur le risque de maladie dans les cultures, qui va "être très important dans les prochains jours", en raison de la douceur et des fortes pluies enregistrées ces dernières semaines.

"La hausse de la température puis la baisse n'auront pas forcément de très gros effets sur les animaux, les insectes ou la végétation", explique l'agro-climatologue, car ces variations sont courantes au printemps, en été ou en automne, "par contre, ce sont les valeurs atteintes" qui sont importantes. Elles font par ailleurs suite "au début d'année le plus chaud jamais enregistré". Et c'est "l'accumulation et l'augmentation de la fréquence de ce type d'événements, sur n'importe quel mois de l'année, qui fait qu'on parle de changement climatique."

Il n'a pas gelé suffisamment l'hiver dernier

La douceur du début d'année 2024 entraîne une précocité des floraisons, alors très sensibles à un premier risque : le gel. "Les végétaux sont très en avance par rapport à ce qu'ils devraient être à cette période de l'année et, ce qui est inquiétant, c'est que s'il y a un épisode de gel, et il peut y en avoir jusqu'aux Saints de glace [du 11 au 13 mai], les végétaux y seront très sensibles parce qu'ils sont extrêmement développés". 

Autre risque, "il y a de l'eau, il y a de la douceur, donc le risque de maladie va être très important dans les prochains jours et d'un mois", selon Serge Zaka, c'est que "cette douceur apporte vraiment de quoi donner à manger aux futures maladies et aux futurs pucerons, futurs insectes ou futurs ravageurs des cultures". "Le développement des maladies va être très rapide" car, en plus de ce pic, "il n'a pas suffisamment gelé cet hiver pour nettoyer les parcelles des futurs ravageurs, parce que le gel permet de limiter la pression de maladies au printemps en tuant les œufs et les insectes". 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.