Mort de Nahel : l'avocat du policier mis en cause attend de la reconstitution "qu'on sache qui dit vrai et qui dit faux"
"C'est un acte fondamental de l'instruction", estime sur franceinfo dimanche 5 mai Me Laurent-Franck Liénard, avocat du policier qui a tiré sur Nahel, avant la reconstitution des faits à Nanterre. Le jeune homme de 17 ans a été tué par un tir de police, le 27 juin 2023, dans la commune des Hauts-de-Seine. Ce qui avait déclenché des émeutes dans de nombreuses villes de France dans les semaines suivantes.
Les deux policiers impliqués et les deux passagers de la voiture conduite par Nahel seront présents. La mère de l'adolescent a également été conviée en tant que partie civile. "J'attends des gens qu'ils soient convenables, qu'ils sachent garder leur sang-froid", explique Me Laurent-Franck Liénard. "Les chefs d'orchestre là-dedans, ce sont les juges d'instruction", ce sont eux "qui vont nous dire où nous placer, qui vont nous dire quelles sont les versions qu'on va jouer", poursuit l'avocat qui appelle à laisser "la justice travailler, tout simplement".
"J'ai besoin de voir ce mur, de voir l'inclinaison de la route, de voir les choses telles qu'elles se sont véritablement passées."
Me Liénardà franceinfo
Me Laurent-Franck Liénard souhaite "qu'on se mette à la place de ce policier, qu'on se place exactement là où il était par rapport à cette voiture et au mur qui est derrière lui et que l'on ressente les choses" et attend "qu'on confronte les versions des gens, qu'on sache qui dit vrai, qui dit faux, qui pouvait entendre quoi, qui pouvait voir quoi".
Le policier voulait "juste blesser Nahel, lui interdire de repartir"
L'avocat affirme que son client "s'est senti véritablement dans une situation qui nécessitait l'application d'un tir". D'après lui, au moment des faits, le policier "veut juste blesser Nahel, lui interdire de mettre le pied sur l'accélérateur et de repartir", il a pour intention d'effectuer un "tir fichant, c'est-à-dire vers le bas". Le policier est soupçonné d'avoir dit à Nahel qu'il allait lui tirer "une balle dans la tête", mais son avocat assure qu'il "n'a pas prononcé ces mots".
Selon Me Laurent-Franck Liénard, l'agent "n'a pas perdu son sang-froid du tout", "il est resté extrêmement calme" et "sait ce qu'il fait véritablement". "C'est presque glaçant tellement il est calme dans ses gestes", ajoute-t-il.
"Mon client est très menacé", il est "la cible de beaucoup de menaces et de haine", affirme l'avocat. C'est pour cela qu'il portera une cagoule et un gilet pare-balles lors de la reconstitution. "Il est très important qu'il soit caché" parce que "certaines personnes voudraient mettre de la violence, des éléments qui interdiraient à l'action judiciaire de se faire", selon lui.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.