Réouverture de Notre-Dame : "Nous nous sommes mis dans les pas des charpentiers du XIIIe siècle", explique le directeur technique des Ateliers Perraut
"Nous nous sommes mis dans les pas des charpentiers du XIIIe siècle pour retrouver les mêmes gestes, les mêmes façons de faire", explique vendredi 29 novembre, Jean-Louis Bidet, charpentier et directeur technique des Ateliers Perraut qui ont réalisé la reconstruction de la charpente de la cathédrale Notre-Dame. Il accompagne, vendredi, Emmanuel Macron pour l'un des moments forts de la septième et dernière visite du chef de l'État avant la réouverture au public les 7 et 8 décembre, celui de la charpente.
Une forêt de 1 000 chênes s'élève à nouveau dans le ciel de Paris, le chantier de la charpente de Notre-Dame est terminé. "C'est la fierté de la mission accomplie. C'est un collectif heureux qui s'est mis en route pour tenir les objectifs demandés. C'est une formidable aventure humaine", se réjouit Jean-Louis Bidet. "Ce qu'on a sous les yeux aujourd'hui, c'est ce qu'il y avait avant l'incendie", ajoute-t-il.
Une charpente au plus près de l'originale
Cette charpente dégage une odeur particulière, celle du chêne, du "tanin qui est encore présent parce que la charpente était faite en bois vert. Il y a ces effluves qui ressortent. Il y a cette vue assez extraordinaire de cette charpente retrouvée, avec des traces d'outils, des traces de façonnage laissées par les uns et les autres", raconte le charpentier.
Pour être au plus près de la charpente d'origine, des outils spécifiques ont été utilisés : "Des outils reproduits sur la base d'outils anciens utilisés à l'époque médiévale" pour laisser "une trace semblable à celle de la charpente d'origine", précise-t-il. "Chaque détail a été respecté, la position de la cheville, son diamètre, l'assemblage, la forme de la pièce, la position de chaque pièce de bois. C'est unique", dit-il. Ce sont 1 200 chênes des forêts domaniales qui ont été utilisés. "Il y a deux ans, nous étions en forêt à prélever ces arbres pour faire chaque pièce de charpente. Dans chaque arbre, il y a une pièce de charpente", explique Jean-Louis Bidet.
"Certains nous l'ont dit, nous entrons dans la catégorie des bâtisseurs de Notre-Dame."
Jean-Louis Bidetsur franceinfo
À quelques jours de la réouverture officielle, Jean-Louis Bidet confie qu'il y a "beaucoup d'émotions". "Nous sommes heureux et fiers collectivement, dit-il. C'est une aventure unique. Nous avons rendu sa charpente à Notre-Dame. En 2024, rebâtir une charpente entière du XIIIe siècle, c'est unique. Il y a eu l'énergie Notre-Dame qui nous a tous parcouru pour arriver à mener" ce chantier. "On fait partie de cette génération qui a eu la chance de participer à ce formidable chantier", conclut-il.
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