Scandale des eaux en bouteille : "La fraude n'a pas été arrêtée pendant plus de deux ans, alors que les ministres savaient", dénonce la rapporteure de la mission sénatoriale

La sénatrice écologique Antoinette Guhl, rapporteure de la mission sénatoriale, invite la ministre de la Consommation, à "s’emparer de ces dix recommandations" du rapport flash.
Article rédigé par franceinfo
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La sénatrice écologique  Antoinette Guhl, rapporteure de la mission sénatoriale sur le scandale des eaux minérales naturelles vendues en bouteille, le jeudi 17 ocotbre 2024. (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

"La fraude n'a pas été arrêtée pendant plus de deux ans, alors que les ministres le savaient", confirme, jeudi 17 octobre, Antoinette Guhl, sénatrice écologiste de Paris, rapporteure de la mission sénatoriale sur le scandale des eaux minérales naturelles vendues en bouteille. Neuf mois après les révélations de franceinfo avec la cellule Investigation de Radio France et le journal Le Monde, les parlementaires confirment que des eaux en bouteille, présentées comme naturelles, ont fait l'objet de traitements contraires à la réglementation.

Les eaux Perrier du groupe Nestlé ou les bouteilles d'eau Cristalline de la firme Alma sont concernées dans ce scandale. "De manière certaine, il y a eu triche. Il y a eu de la part de Nestlé Waters la volonté de faire passer pour des eaux minérales des eaux qui n'en étaient pas puisqu'elles étaient traitées. C'est un fait qui est avéré et qui est avoué", affirme Antoinette Guhl.


 

"Les gouvernements successifs savaient et n'ont pas pour autant arrêté la production d'eau minérale et la mise en marché de ces eaux minérales qui n'en étaient pas."

Antoinette Guhl, sénatrice écologiste de Paris

à franceinfo

Parmi les ministres mis en cause, l’actuelle ministre de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher. Cette dernière dit avoir fait le nécessaire. "Elle diligente des contrôles, des enquêtes, etc., mais elle n'arrête pas la production", précise Antoinette Guhl. "Si les différents ministres ont bien essayé de comprendre le problème et bien essayé de savoir s'il y avait un problème sanitaire ou non, ils n'ont pas été fermes vis-à-vis de l'industriel en demandant d'arrêter cette fraude", affirme-t-elle.

Pas de risque pour la santé

Derrière cette "tromperie commerciale", la sénatrice assure qu’il n’y a pas de risque pour la santé. "L'ensemble des analyses laisse entendre à 99,80 % qu'il n'y a pas de problèmes sanitaires puisque justement, ce sont des eaux qui ont été traitées parce qu'elles n'étaient pas pures", précise Antoinette Guhl. 

La sénatrice écologique invite la ministre de la Consommation, Laurence Garnier, à "s’emparer de ces dix recommandations" du rapport flash qui sera rendu public "en fin de semaine" et transmis au gouvernement. Une demande de Commission d'enquête pour faire la lumière sur le scandale des eaux en bouteille a été déposée par le groupe socialiste au Sénat. "La décision sera prise début novembre", précise la sénatrice.

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