Cet article date de plus d'onze ans.

Thomas Dandois : "L'objectif des shebab est de faire le maximum de morts"

A Nairobi, les islamistes somaliens shebab ont revendiqué l'attaque du centre commercial. Thomas Dandois a réalisé de nombreux reportages en Somalie. Il connaît très bien les shebab et n'est pas étonné par cette action au Kenya.
Article rédigé par Fabienne Sintes
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

En Somalie, les shebab sont attaqués de toute part, et très
divisés en interne, explique le journaliste Thomas Dandois. "C'était attendu et ce n'est
pas surprenant que cela se passe aussi au Kenya car il est très offensif depuis
quelque temps en Somalie contre les shebab. Ils font payer au Kenya ses
interventions.
"

Les shebab ne sont pas absents du terrorisme. Ils sont à l'origine
d'une attaque sur l'ONU, sur le président somalien... mais cela reste une
première à Nairobi, où il existe un quartier entier composé de Somaliens.

Un coup d'éclat

Bien qu'ils aient semé le désordre en Somalie, il n'est pas
sûr qu'ils y arrivent au Kenya, estime Thomas Dandois. "Chaque fois qu'ils
prennent une ville, ils montent leur drapeau, rassemblent tout le monde, et
égorgent ou lapident tous ceux qui ne se soumettent pas.
"

Aujourd'hui, ils sont un peu plus éparpillés et ont du mal à
surnager, mais ils veulent montrer qu'ils sont encore là. "Cela ressemble
à un coup d'éclat pour montrer qu'ils sont encore présents. Ils n'ont pas
disparu de Somalie et cela n'arrivera pas de sitôt car ils ont encore des
soutiens dans les campagnes. Beaucoup de leaders somaliens disent qu'il n'y
aura pas la paix en Somalie sans discussion avec les shebab.
"

Une action sans issue

Au Kenya, on se rend compte que l'action des shebab est sans
issue et qu'ils y sont allés quitte à ne pas en sortir. "Quand les shebab
mènent une action ce sont le plus souvent des opérations suicides. Cela ne leur
pose aucun problème. C'est la première fois, à ma connaissance, qu'ils mènent
une action à la mitraillette,
" explique Thomas Dandois.

D'éventuelles négociations sont envisagées mais pour Thomas
Dandois c'est peine perdue. "Je ne vois pas du tout ce que l'on peut
négocier avec des hommes qui sont venus pour faire un carnage maximum et qui n'attendent
rien d'une négociation. Dans une opération comme celle-là, leur objectif
principal est de faire le maximum de morts.
"

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.