Tourisme spatial : le Français Sylvain Chiron s'apprête à réaliser "son rêve de gosse" en devenant "astronaute pendant un petit quart d'heure"

"C'est un rêve de gosse", souligne Sylvain Chiron dimanche 19 mai sur franceinfo. Cet entrepreneur français de 52 ans, originaire de Savoie, doit s'envoler dans l'espace à bord de New Shepard, fusée de l'entreprise de tourisme spatial Blue Origin, fondée par Jeff Bezos. Il sera accompagné de cinq autres passagers. Ils doivent décoller depuis l'ouest du Texas aux Etats-Unis dimanche à 15h30 (heure française). 

"Je vais être astronaute pendant un petit quart d'heure, alors un peu astronaute en chocolat", plaisante Sylvain Chiron en insistant sur sa joie de vivre "une aventure" qui le "fait rêver depuis longtemps". À 12 ans, il tenait "déjà le manche d'un hélicoptère" avec son père. À 16 ans, il a obtenu son brevet de pilote en rêvant de devenir astronaute. Mais "la découverte de la bière, des bars" pendant ses études l'a amené à revoir ses ambitions, raconte-t-il sur franceinfo. "Après des études aux Etats-Unis, je me suis recentré sur une carrière d'entrepreneur. J'ai fondé il y a une vingtaine d'années une brasserie française, qui est devenue une célèbre brasserie. Et c'est finalement ça qui m'emmène vers l'espace", poursuit Sylvain Chiron.   

Le prix payé par passager pour ces billets ultra-convoités est gardé secret par Blue Origin. "C'est archi-confidentiel", confirme Sylvain Chiron sans en dire davantage. Mais selon lui, "le tour de force c'est surtout d'avoir réussi à être sélectionné" puisqu'il y a eu une "sélection au niveau mondial avec des milliers de candidatures". Le Savoyard précise que "beaucoup de gens, beaucoup plus riches" que lui auraient aimé être à sa place.  

"C'est extrêmement excitant"

Sylvain Chiron sera le 12e Français à aller dans l'espace. La société Blue Origin a déjà emmené 31 personnes au-dessus de la ligne de Karman, qui marque à 100 kilomètres d'altitude la frontière de l'espace, selon la convention internationale. La fusée doit décoller à la verticale, propulser la capsule qui se détache en plein vol, et atteindre l'espace puis retomber avant d'être freinée par des parachutes. 

En 2022, une fusée Blue Origin s'est écrasée peu après son décollage. Il n'y avait pas de passagers. L'entreprise de Jeff Bezos signe ainsi son retour avec ce vol commercial.

"Si on ne maîtrise pas ses peurs, on ne fait rien dans la vie. J'ai confiance. Ils ont retravaillé sur la fusée pendant pratiquement un an pour être sûr que tout va bien se passer."

Sylvain Chiron

à franceinfo

Sylvain Chiron a suivi une formation de quelques jours. "La première fois qu'on met sa combinaison de vol, on prend un peu une petite claque" car tout "prend une dimension réelle. On est dans un simulateur, c'est extrêmement excitant", raconte-t-il en se remémorant ces "moments incroyables". Il est persuadé que ce vol dans l'espace le sera tout autant, si ce n'est plus. Ce passionné d'aviation est impatient de vivre ce moment en apesanteur et de profiter de la "Terre vue d'en haut".   

Mais ces vols spatiaux commerciaux, très polluants, sont aussi très critiqués. "Je trouve que c'est plutôt une aventure. Je pense que l'homme a besoin d'avoir des rêves, sinon la vie est bien triste", rétorque Sylvain Chiron. Il estime que le tourisme spatial "contribue aussi un peu à la recherche". Par exemple, "s'il n'y avait pas eu le programme Apollo, on n'aurait pas le téléphone portable. Il est né à ce moment-là, entre autres choses. Donc, c'est toutes les retombées indirectes", argumente-t-il.