William Chiflet : "Depuis petit je me suis levé avec le bégaiement"
Comment envisager des études ou avoir une vie professionnelle et amoureuse normale quand s'adresser à autrui est quasi impossible ? Quand les échanges du quotidien deviennent source de moquerie et quand un coup de téléphone peut être un véritable calvaire ?
William Chiflet a passé sa vie à lutter. Il a tout essayé, mais il bégaye toujours et a dû se résoudre à faire avec. Aujourd'hui, grâce à son humour et à une volonté hors de commun, il considère qu'il s'en est sorti. Il vit avec cet intrus qu'il a réussi à dompter. Les obstacles sont les mêmes mais il a trouvé des parades. La vie paraît plus sereine même si la plaie est toujours ouverte.
"C'est l'inquiétude du bégaiement qui fait que je bégaie. On imagine toujours des ruses pour essayer d'éviter les mots que l'on imagine bloquant. "
Lorsque l'on rencontre une personne qui bégaie on a souvent envie de finir c'est phrase. Une réaction qui n'est pas toujours appropriée. "Cela dépend de qui et des circonstances. Moi, il y a une question d'orgueil et d'amour propre. Cela ne me gène pas que les gens me viennent en aide parce que je l'assume, et que c'est fatigant. Mais c'est vrai qu'il y a des moments où l'on est un peu piqué au vif quand des gens que je n'ai jamais vu viennent finir mes phrases systématiquement. "
William Chiflet a comme beaucoup lutter contre son bégaiement jusqu'au jour où un médecin lui a appris à vivre avec et à l'accepter. "L'idée était de lutter, mais aussi de l'accepter pour que ce ne soit plus mon obsession numéro un. " Aujourd'hui, sans son bégaiement il serait un peu perdu. "Depuis petit je me suis levé avec ça. Quand on se fait avec ça on a du mal à s'en détacher. "
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