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Bérengère Krief est sur scène avec "Amour" : "J'ai eu envie pour ce spectacle de rentrer dans la vulnérabilité de l'amour"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, la comédienne et humoriste Bérengère Krief.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
La comédienne et humoriste Bérengère Krief, à l'affiche de son dernier spectacle "Amour". (ARNAUD DUMONTIER / MAXPPP)

Comédienne et humoriste remarquée dans les séries Hero Corp de Simon Astier (2008 à 2010) ou Bref, diffusée de 2011 à 2012 sur Canal+, Bérengère Krief est aussi incontournable dans les films Joséphine d'Agnès Obadia (2013), Joséphine s'arrondit de Marilou Berry (2016) ou encore dans L'École est finie d'Anne Depétrini en 2018. Depuis le 8 septembre dernier, elle est remontée sur scène, au Théâtre de Paris, pour son spectacle Amour, avant de partir en tournée dans toute la France.

franceinfo : Pour vous, l'amour est un vaste sujet et surtout, il semble être votre préféré.

Bérengère Krief : Oui, j'ai l'impression que dans les soirées et dans les rencontres avec les gens, on va surtout parler des choses en surface. Quand on attend un peu ou que je place le sujet dans la discussion, là, d'un coup, les langues se délient et on parle : "J'attends un texto", "J'ai rencontré quelqu'un". Toutes ces histoires me passionnent et je trouve que c'est vraiment là que je rencontre les gens. J'ai eu envie pour ce spectacle, de créer cette conversation, de rentrer un peu dans cette vulnérabilité de l'amour. On se rend compte que tout le monde a vécu des histoires, des ruptures, des chagrins, des bonheurs, et c'est ça que j'aime partager.

C'est votre deuxième spectacle et il est marqué par votre évolution. On a l'impression qu'enfin vous réussissez à lâcher prise. Vrai ou faux ?

C'est complètement vrai. Je dirais que le premier spectacle était l'aboutissement de mon rêve de petite fille de vouloir monter sur scène et de faire un one man show, ce qui était une idée qui me dépassait totalement.

Quand je suis montée la première fois sur scène, j'ai eu la plus grande peur de ma vie. Et en même temps, c'était la sensation d'être à ma juste place.

Bérengère Krief

à franceinfo

Pendant des années, je voulais être humoriste, il fallait donc que ce soit marrant, que les gens ressortent en ayant beaucoup ri et j'avais tendance à m'oublier un peu dans mes capacités, dans ce que j'avais à dire. J'ai arrêté pendant deux, trois ans et j'ai juste eu envie de faire ce que j'aimais et ce qui me rendait joyeuse. Alors, j'ai tout mis ! J'ai eu envie d'un décor parce que sur scène, j'aime bien emporter ma maison avec moi, comme ça en tournée je sais toujours où je suis. Il y a aussi de l'émotion car c'est aussi un spectacle que j'ai voulu comme une expérience sensorielle, avec tout ce que j'aime chez moi en tant que spectatrice. Je crois que c'est assez cohérent.

Vous découvrez le théâtre à 9 ans, était-ce une évidence ?

Il n'y a pas eu de questionnement dans ma famille. Du coup, j'ai commencé tôt, c'était logique. J'ai eu cette chance d'avoir des grands-parents partis d'Algérie avec rien. Ils se sont installés et ont écouté la vie.

Dans ma famille, c'est vrai que quand on part de zéro, on sait qu'on peut aller loin.

Bérengère Krief

à franceinfo

Pour moi, tout est possible. Et c'est vrai que quand je pars à Paris, à 20 ans, je ne connais personne. Aucun membre de ma famille ne fait partie du spectacle donc effectivement, à ce moment-là, j'ai assez confiance dans la vie.

La série Bref a joué un grand rôle dans votre parcours ?

C'est le plus gros tournant de ma vie. Je suis à Paris depuis quatre, cinq ans et je fais mon spectacle depuis peut-être six, sept mois. Tout se passe très bien. Je joue au Point Virgule, qui était la salle de la cassette d'Elie Kakou (1992), je suis donc en train de réaliser mon rêve. Et puis Kyan Khojandi, auteur et réalisateur de la série avec Bruno Muschio, que je connais d'une pizzeria-café-théâtre sur les Grands Boulevards où on joue pour des pizzas, m'appelle pour faire Bref. Timidement, il me propose de faire un tournage en août, mais on ne sait pas trop combien de temps ni ce que je vais faire. Il ne me dit rien. Je lui réponds que je pars en vacances et c'est le producteur Harry Tordjman qui me rappelle en me disant : "Écoute, je vais t'envoyer les textes, c'est pour Canal+, c'est pour la rentrée. Les garçons ont écrit pour toi. Prends le temps."

J'ai lu et j'ai dit : "Évidemment les gars !" J'ai tourné en août 2011 et le 4 septembre, c'est la folie. On est reconnus partout. J'ai perdu mon anonymat et d’un coup, il y a cette reconnaissance du métier, on existe par rapport à des gens qu'on a admirés. Les projets s'enchaînent et cela met une lumière évidente sur le spectacle.

L'amour vous a toujours porté. L'amour de la famille, du cinéma, du théâtre. Vous avez aussi eu quelques déboires dans votre vie et vous prenez plaisir à le raconter sur scène car c'est ce qui définit vos valeurs.

Autant j'ai confiance au niveau professionnel, autant en amour, c'est vrai que cela a été un peu galère.

Bérengère Krief

à franceinfo

Vous parlez de ruptures. Je pars de cette rupture. J'étais fiancée, devais me marier et le projet a été annulé, mais je n'en dirai pas plus ici parce qu'il faut venir voir le spectacle. C'est une rupture dont je me suis sortie et qui m'a permis tellement de choses après que je suis reconnaissante de ça. Cela a engendré des choses qui, au niveau de mon ego, m'ont fait quand même très mal. Le spectacle part de ça et je suis hyper heureuse de la forme qu'il a aujourd'hui, d'avoir pu mettre tout ça dedans avec le bon équilibre entre le personnel et ce qui est digéré. Parler de sa rupture sur scène quand on est en plein dedans, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

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