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Bigflo et Oli : "Les cartes qu’on a au départ c’est une paire de deux, et on a transformé cela en carré d’as"

Aujourd’hui, les invités du Monde d’Elodie sont Bigflo et Oli. Après trois albums, ils annoncent un très gros concert au Paris La Défense Arena le 26 octobre.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Big Flo & Oli (ici lors du NRJ Music Tour 2019). (SADAKA EDMOND/SIPA)

Les Toulousains Bigflo et Oli commencent très jeunes à prendre le micro, 6 ans pour l’aîné Florian (Bigflo) et 3 ans pour Olivio (Oli). À cet âge, ils écrivent déjà leurs premières chansons. Cette réussite, c’est aussi une histoire de famille, un père d’origine argentine, une mère avec une famille absente, formant un noyau à quatre très soudé qui les inspire, les porte. La chanson française, une de leurs sources d’inspiration, entre chez eux par leur maman. Elle leur fait aimer les textes, la poésie avec Prévert ou encore Cabrel. Elle les emmène à des soirées slam : "Notre mère, même si elle était très sévère, elle nous a quand même encouragés à nous exprimer avec l’écriture".

Frères amis ou ennemis ?

Amis. Dès le départ, ils ont envie de passer du temps ensemble. Réparant en quelque sorte l’histoire familiale de leur père, séparé de son propre frère. Il leur répète sans cesse l'importance d'être frères.

Los hermanos son unidos como los dedos de la mano (les frères sont unis comme les doigts de la main).

Bigflo et Oli

à franceinfo

La musique est une vraie passion, un sacerdoce. Bigflo et Oli se plongent pleinement dedans : "On a fait de la musique par passion car on aime cela et puis c’est vraiment toute notre vie, on a tout mis dedans, c’était inenvisageable de faire autre chose". On les retrouve en 2005, à 12 et 9 ans avec leur premier clip : Château de cartes, avec leur père derrière la caméra. Il les filme dans la rue, dans un hangar désaffecté... La vidéo, qui avait fait 400 vues à l'époque, en totalise aujourd'hui 303 213 vues.

Ils n’ont jamais douté, jamais pensé à arrêter mais parfois l’idée de ne pas y arriver les a effleurés. Bigflo décrit cet état d’esprit : "Il y a des moments, tu te dis c’est trop dur, tu ne vas jamais faire du rap, c’est ridicule, tu t’appelles Bigflo et Oli et tu viens de Toulouse, c’est fou". Leur travail acharné est récompensé par un disque d’or. Ils sont donc les plus jeunes rappeurs à avoir reçu cette reconnaissance grâce à leur album La cour des grands en 2015. Flo précise: "C’était un symbole du fait qu’on n'ait rien lâché. Même si on a commencé jeunes, il y a eu des années de boulot".

"On a forcé le destin"

Ce besoin de continuer est motivé par les personnes qui les écoutent, réagissent à leur prose, en pleurant par exemple. L’émotion suscitée par leurs textes, touche profondément Flo qui explique : "Quand on voyait quelqu’un pleurer, ça me touchait tellement que j’avais envie d’écrire d’autres textes, j’avais envie de savoir pourquoi la personne avait réagi comme ça. Moi je pense toujours aux gens, je ne fais pas du tout de la musique pour moi" et Bigflo d’ajouter : "Nous aussi, on ne le dit pas souvent, mais on était d’une famille modeste, notre père intermittent du spectacle et notre mère agent de voyage, donc c’était assez ric-rac. On a forcé le destin. Il n’y avait rien d’écrit pour que cela le fasse. Concrètement les cartes qu’on a au départ c’est une paire de deux et on a transformé cela en carré d’as ».

Cet automne, c’est la pause mais pas musicale ! Pas de concerts, pas de promos, juste un tête-à-tête pour renouer avec l’écriture, la musique. Revenir aux sources, être fidèles l’un à l’autre, cultiver leur relation fraternelle c’est la promesse qu’ils font. Et ils donnent rendez-vous pour leur prochain concert, au Paris La Défense Arena le 26 octobre.

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