Calogero : "'En apesanteur' est la chanson tant attendue pour créer le lien avec le public"

L’auteur, compositeur, interprète et musicien, Calogero, est l’invité exceptionnel du Monde d'Élodie Suigo du 26 au 30 août 2024. Cinq jours, cinq chansons pour mieux connaître cet artiste, l’un des plus aimés et adulés de la scène musicale française. En septembre dernier, il sortait son neuvième album "A.M.O.U.R" et il reprendra son A.M.O.U.R Tour dès la mi-novembre au départ de Dijon.
Article rédigé par Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7min
L’auteur, compositeur, interprète et musicien, Calogero, le 30 août 2023. (JOEL SAGET / AFP)

Calogero est l’invité exceptionnel du Monde d'Élodie du 26 au 30 août 2024. L'occasion de revenir sur cinq moments forts de sa vie avec cinq chansons de son répertoire. L’auteur prolifique, compositeur, interprète et musicien occupe la scène et nos playlists depuis plus de 37 ans. Passionné de musique depuis son plus jeune âge, c’est à 16 ans, en 1987, qu’il forme le groupe des Charts avec son frère et un ami. 12 ans plus tard, il se lance dans une carrière solo avec son album Au milieu des autres, laissant tomber ses métiers de plombier et d'apprenti boucher.

Avec cette carrière solo, il est définitivement devenu Calogero, un artiste incontournable de la chanson française, avec ses petites pointes pop et rock. On pense en 2004 à Yalla, Face à la mer avec Passi, Si seulement je pouvais lui manquer, ou en 2014 Un jour au mauvais endroit et Le portrait. Mélodiste incontournable, beaucoup d'artistes ont fait appel à lui comme Florent Pagny et Zazie.

Dans son neuvième album, A.M.O.U.R , sorti en septembre dernier, il propose 11 nouveaux titres au travers desquels il aborde des choses plus personnelles. Calogero est devenu en plus de trois décennies un confident, un grand frère, une voix douce et marquante de notre quotidien et il poursuivra sa tournée des grandes salles et Zénith dès la mi-novembre avec son A.M.O.U.R Tour.

franceinfo : Cet album est fait pour être partagé avec ce public fidèle qui a su soutenir l'ensemble de votre répertoire et que beaucoup connaissent par cœur. J'ai l'impression que ce mot A.M.O.U.R vous suit et vous définit.

Calogero : J'ai hésité. Si c'était pour dire qu'on a tous besoin d'amour, je ne l'aurais jamais appelé comme ça. C'était plus de faire une relecture de l'amour, de bousculer un peu le schéma classique de l'amour. C'était plus comme ça que je l'entendais. La chanson A.M.O.U.R dit ça aussi, c'est-à-dire que c'est le plus grand des plus grands mystères. C'est bien sûr ce qui nous détruit quand on n’en a pas eu, enfant, même si ce n'est jamais perdu, mais c'est compliqué de se reconstruire. C'est un sujet grave.

Votre père a joué de la musique très vite, très tôt. Est-ce lui qui vous a donné envie d'écrire des chansons, de vous les approprier ?

Mon père, c'est un rossignol. Il chante tout le temps et je crois que ça nous a mis la mélodie dans la tête. Et puis après la rencontre, bien sûr, avec les disques d'Ennio Morricone.

"Mon père, c'est un rossignol et je crois que le mélange de la voix de papa et la musique d'Ennio Morricone a été un gros déclencheur."

Calogero

à franceinfo

Ce qui est certain, c'est que vous allez être fan de groupes. Vous allez avoir envie très vite avec votre frère de monter le vôtre, de jouer dedans, d'avoir cette dynamique qu'on retrouve d'ailleurs dans votre dernier album A.M.O.U.R. Ça va donner les Charts. Quel était le but ?

Un groupe de musique, c'est extraordinaire parce que ce sont des caractères différents, ensemble. D'ailleurs, les instruments correspondent aux caractères. Alors là, c'était particulier parce qu'on était très inspirés de Depeche Mode, donc on était tous aux claviers. C'était comme un laboratoire de compositeurs. À l'époque, les groupes inspirés de Depeche Mode, c'étaient Partenaire Particulier, Indochine aussi. Je me suis dit en voyant Depeche Mode : je vais faire quelque chose de ma vie. Je ne l'ai pas dit, mais je le pensais très fort. Je savais. Et le but, c'était de faire de la musique. On était passionnés, on parlait tout le temps d'instruments, mais ça allait plus loin que ça.

"On sentait bien qu’en faisant de la musique, on pourrait socialement s'élever, prolonger le rêve de nos parents."

Calogero

à franceinfo

Au début, vous étiez plombier ?

Je sais pourquoi j'ai voulu être plombier. J'étais en échec scolaire. On m'a dit : "Il faut que tu choisisses un métier". J'avais déjà le groupe en tête, je savais parfaitement où j'allais et j'ai choisi plombier parce que je voyais que Depeche Mode dans leurs concerts, ils tapaient sur des tuyaux, c'était magnifique. C'était la musique industrielle, ils cognaient, c'était fou ! Et c'est juste pour ça que je voulais être plombier parce que moi, la soudure, je m'en moquais, en fait.

Ça a duré 11 ans cette histoire avec les Charts. 11 ans de passion, de scène, de partage entre amis, en famille puisqu'il y avait aussi votre frère. Et vous allez vous lancer en 1999 dans cette aventure solo. Avez-vous peur de vous retrouver seul sur scène ?

C'est un grand moment de doute en 1999 à la fin du groupe parce que je ne sais pas si je vais y arriver. D'abord les Charts, à cette époque-là, dans la tête des gens de ce métier, c'est un groupe à minettes, ce qui n'est pas très valorisant. Certaines personnes de ce métier considéraient vraiment que j'avais la lèpre. On me disait qu'on ne se relève pas, on ne peut pas construire quand on sort de ce type de groupe etc. On ne peut pas faire une carrière solo. "Tu ne te relèveras pas des Charts". Et je l'ai entendu de personnes qui étaient très influentes et alors, j'ai fait comme dans Mon nom est personne, je me suis tu, je n'ai rien dit à personne.

Après vous être tu, vous allez siffler avec, en 2002, un album éponyme qui va être absolument extraordinaire et cette chanson, En apesanteur. Parlez-nous d'elle et de ce qu'elle représente pour vous.

D'abord, c'est ma collaboration avec Alana Filippi qui est une collaboration très importante puisque j'étais fan d'un groupe s'appelait Daran et Les chaises et c'était Alana qui écrivait leurs textes. J'écoutais ça dans ma petite voiture au moment où je faisais plein de petits boulots, à la fin de mon groupe. J'écoutais à fond l'album de Daran et j'étais loin d'imaginer que ça allait être avec Alana que j'allais faire mes plus grands succès. C'est Françoise Hardy, que je considère être un peu comme mon ange gardien. Elle m'a dit : "Vous devriez faire des chansons avec Alana Filippi" et il y a une amitié qui s'est créée. On a commencé à faire des chansons et il y a cette chanson tant attendue dans le deuxième album qui s'appelle En Apesanteur et qui est arrivée. Mais ce n'est pas arrivé d'un coup puisqu'il y a eu quand même un album avant dans lequel, j'avais fait beaucoup de chansons avec Alana, et puis En apesanteur qui a été l'explosion. En apesanteur est la chanson tant attendue pour créer le lien avec le public.

Calogero repart sur les routes de France avec son A.M.O.U.R Tour pour de nombreuses étapes dont le 14 novembre à Dijon, le 15 à Reims, le 23 à Limoges, le 30 à Caen, le 7 décembre à Toulon ou encore les 20 et 21 à Lille.

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