"Ce qui m'intéresse c'est d'être sur scène, d'aller voir les gens" : Sheila prépare un spectacle pour ses 60 ans de carrière
Toute cette semaine, Sheila est l’invitée exceptionnelle du monde d’Elodie. Un tête-à-tête en chansons. Aujourd’hui, deux derniers titres : "La rumeur" et "Law of attraction".
Dernier focus sur la longue et belle carrière de Sheila. La chanteuse et actrice aux 27 albums a vendu 70 millions de disques et comptabilise 36 tubes entre 1960 et 2000. Son dernier album Venue d'Ailleurs, sorti il y a quelques semaines, montre qu'encore aujourd'hui, elle a gardé cette énergie, cet amour de la chanson. Aujourd’hui, elle revient sur les titres La rumeur et Law of attraction.
franceinfo : En parlant avec vous, on ne peut que penser à Nile Rodgers puisqu'il a participé activement à cet album : Venue d'ailleurs. Il vous a fait un très beau cadeau.
Sheila : J'ai intégré Nile et Keith Olsen. Cet album, c'est un peu "La boucle est bouclée". C'est l'histoire d'une gamine de 16 ans, qui se retrouve là 59, 60 ans après. Je voulais essayer de retravailler avec eux, ils sont faciles et ont été les deux plus grands producteurs du monde entier.
Après en France, ça a été très compliqué. J'ai mis quatre ans à monter cet album, à le travailler. J'ai eu la chance de trouver des auteurs qui m'ont écrit des choses magnifiques parce qu'ils ont écouté ce que j'avais à dire. J'ai aussi essayé de travailler avec plein de gens différents. Je crois que ma petite maison est fermée et qu’il n'y a que de l'amour dedans et c'est avec ces personnes que j'ai réussi à faire ce disque.
Il y a une chanson à l'intérieur très précieuse pour vous, c'est La rumeur, le point de départ de cet album. Cette rumeur, vous l'avez subie très jeune à 18 ans, et puis aussi au moment du décès de votre fils, Ludovic. Des gens ont eu besoin de l'abîmer après sa disparition.
C'est que, quelque part, on est happé par la vente, on devient une espèce de truc qui rapporte de l'argent, c'est aussi bête que ça. L'être humain, on l'oublie, mais Sheila, ça fait vendre.
Quand Ludovic, le fils de Sheila, meurt, en plus d'une façon dramatique, une certaine presse vend ça parce que le bonheur ne se vend pas. Le drame se vend (…) La rumeur peut tuer.
Sheilaà franceinfo
J'ai voulu faire La rumeur, surtout parce que c'est un reflet de la société. Aujourd'hui, tu ne peux pas ouvrir la radio sans voir qu'il y a un drame avec des gamins. À travers mon âge et mon expérience, je leur dis "Faites attention. Peu importe l'âge que vous avez, soyez prudents, faites attention, la rumeur peut tuer." C'est très important de le dire. Croyez-en mon expérience.
On parle de rumeur et justement, pour voir l'impact que vous avez encore aujourd'hui, même Jean Castex imaginait que vous puissiez faire partie des personnes qui allaient permettre au gouvernement de donner envie aux personnes de plus de 55 ans d'aller se faire vacciner.
C'est vrai, mon nom est parti comme ça, comme une rumeur. Je me suis retrouvée d'un seul coup dans l'histoire du vaccin alors qu'on ne m'a rien demandé, ce qui prouve l'importance d'un nom. Après quelque part, j'en suis fière. On a tout arrêté parce que je ne vends pas de vaccin.
Si on me demande de favoriser la vaccination, mais bien sûr que je le fais !
Sheilaà franceinfo
Il y avait un projet prévu là-dessus pour lequel on avait choisi une de mes chansons. Tout était prêt. Et je le vois à la télé, ils ont mis un homme à la place, c'est bien un reflet de la société. C'est-à-dire que la femme reste à la cuisine, fait la vaisselle et puis, on va prendre un mec parce que quand même... Ce qui est une grosse connerie parce que les femmes dirigent le monde, il faut le savoir.
Influenceuse sans le vouloir ?
Involontairement. Après je suis pour. Si je peux aider pour autre chose, c'est avec grand plaisir.
J'aide les gens à travers mes chansons, mon énergie, dans les spectacles où, pendant deux heures, j'essaie de leur donner du bonheur pour qu'ils en ressortent avec la banane.
Sheilaà franceinfo
En tout cas, c'est ce que vous avez réussi à créer dans cet album. Vous donnez envie de sortir avec la banane et de se déhancher aussi avec Nile Rodgers et ce titre : Law of attraction. Parlez-nous de ce titre qui est vraiment dans la veine de cet album qu'il vous avait offert.
Quand on entend le son, c'est nous deux. Alors bien sûr, il a un peu modernisé, mais on est en plein dans les années 80. C'est du disco à fond avec les sons d'aujourd'hui. Je suis dans une vibration très "dans le temps présent" et ça m'étonnerait que vous ne dansiez pas dessus !
La suite, c'est évidemment la scène. Que représente-t-elle pour vous ?
Ce qui m'intéresse, c'est d'être sur scène, c'est d'aller voir les gens, c'est de créer, c'est d'être avec le groupe H-TAAG, Eric Azhar, avec tous ces gens qui sont vraiment, comme je disais, mon petit cocon et ma famille. On est en train de travailler sur le spectacle de la Salle Pleyel, celui de mes 60 ans de carrière, les 11 et 12 novembre 2022, on va avoir de jolies choses. J'espère que ceux qui sont en vacances en profitent. Nous on a attaqué le boulot, et on se retrouve très vite !
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