"Faire de la musique doit être un amusement" : Birdy nous offre un cinquième album plus personnel, "Portraits"
Birdy est auteure, compositrice, interprète et musicienne britannique. Elle n'a que 12 ans quand elle est propulsée sur le devant de la scène. Désormais âgée de 27 ans, elle a passé plus de la moitié de sa vie sur scène depuis sa victoire au concours de musique Open Mic UK en 2008 et la sortie de sa reprise de Skinny Love (2011) qui a fait le tour du monde.
Vendredi 18 août, Birdy sort un nouvel album, Portraits, 11 nouveaux titres pour raconter sa vision de la vie.
franceinfo : Cet album Portraits est très intime, c'est une grosse partie de vous. C'était nécessaire pour continuer à avancer de raconter cette partie de vous ?
Après avoir fait une pause suite à mon précédent album, je crois que j'avais envie de faire quelque chose d'assez osé. J'étais prête à revenir sur scène et il y a eu la pandémie. J'étais tellement excitée et contente.
"En faisant ‘Portraits’ , j’avais envie de faire quelque chose d'amusant, plein d'énergie, ce qui est assez différent de ce que j'ai l'habitude de faire. Les gens étaient plutôt habitués à des ballades et cet album est très différent."
Birdyà franceinfo
Quand on écoute cet album, on découvre votre voix différemment. On sent que cette voix a aussi pris en maturité, en âge. Ça veut dire que cette voix occupe une place différente, qu'elle ne l'occupait quand vous étiez plus jeune, dans votre vie ?
Oui, je pense qu'elle est plus tempérée. J'ai peut-être appris quelque chose durant toutes ces années. C'est vrai que lorsque j'écoute mes premiers disques, ma voix est tellement haute et toute gentille. Maintenant, c'est un peu plus profond, un peu plus masculin, plus mature, c'est sûr.
À 12 ans, vous êtes propulsée sur le devant de la scène. À 15 ans, vous sortez votre premier album. Vos trois albums ont été classés dans le top cinq et vous avez accumulé les disques d'or et de platine avec huit millions de disques vendus. Quel regard, avec le recul, portez-vous sur ce parcours rare et si exceptionnel ?
"Quand je regarde en arrière, c'est un peu comme un rêve étrange, comme une autre vie."
Birdyà franceinfo
C'est toujours un petit peu difficile de réaliser tout ce qui s'est passé. Je pense qu'en étant aussi jeune, oui, on a forcément des souvenirs d'enfance quand on y pense. J'aurais presque aimé que certaines de ces choses se soient passées un peu plus tard pour que je puisse les apprécier un peu plus.
Je me suis demandé si vous n'aviez pas grandi trop vite.
Je pense que d'une certaine manière, oui, je suis peut-être devenue très sérieuse parce que j'ai tout le temps été entourée de gens plus âgés que moi. J'avais l'impression de faire un job d'adulte, donc j'ai dû grandir plus vite. Dernièrement, j'ai eu l'impression de redevenir un peu une enfant, ce qui est bien parce que je redécouvre ce côté un peu plus léger, de s’amuser parce que faire de la musique, ça doit être un amusement.
Votre père est écrivain, votre mère pianiste et concertiste. À sept ans, vous avez posé vos mains sur le piano. À huit ans, vous composiez et écriviez vos premières chansons. La musique est-elle comme une respiration dans votre vie ?
Oui. Je crois que ça a toujours fait partie de ma vie. Un de mes plus jeunes souvenirs, c'est d'être dans un berceau et de regarder le plafond et écouter ma mère qui s'entraîne au piano. Donc je crois que j'ai vraiment absorbé tout ça. Et puis, elle jouait des chansons assez tristes, c'est peut-être pour ça que mes chansons aussi sont un petit peu tristes parce que j'ai vraiment absorbé ces émotions-là très jeune.
L'émission Open Mic UK vous offre une victoire, un prix, une nouvelle vie et des projecteurs qui se braquent sur vous. Vous vous êtes beaucoup protégée pendant très longtemps, à tel point que cela a eu un impact sur votre vie privée. Le titre Automatic parle de ça, de cette peur de baisser la garde dans une relation. D'où vient cette peur ?
Je crois qu'une partie de cet album est un petit peu un masque, ça raconte ça. Et c'est quelque chose que j'ai géré dans ce disque, de m'accepter telle que je suis aujourd'hui, d'être moins timide aussi. C'est aussi un petit peu une chanson d'amour, quelque chose que tout le monde traverse, une peine de cœur car c'est difficile de retomber amoureux après.
Ça fait du bien d'écrire ?
Pas toujours. Young heart était très dure à écrire parce que c'était très personnel. Je dois dire que je n'ai pas trop aimé le processus, mais j'en suis fière.
Dans Portraits, on découvre aussi à quel point, dans chaque album, vous avez le sentiment de vous trouver. Et en même temps, quand vous travaillez sur celui d'après, vous vous rendez compte à quel point vous avez évolué et à quel point vous n'êtes plus la même personne.
C'est vrai que j'ai vu beaucoup d'artistes traverser ça ! "Ce disque, c'est vraiment moi" et puis après, il y a le suivant. Mais je crois qu'on découvre sans arrêt des parties de soi-même qu'on ne connaît pas et c'est assez incroyable.
Pour terminer, je voudrais que vous parliez de la chanson Tears don't fall. Elle est particulière et d'ailleurs, elle termine cet album.
Je voulais vraiment que ce soit la dernière parce que c'est vraiment une ballade assez forte. Et j'adore le message derrière cette chanson : "Ne soyons pas tristes à propos de ce qui s'est passé même si on prend chacun des chemins différents. Il faut toujours se rappeler des souvenirs incroyables qu'on a eu et du bon temps qu'on a passé ensemble et profiter de ça". Je pense que c'est un bon message pour terminer un album.
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