Hélène Ségara sort son septième album "Karma"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’auteure et chanteuse Hélène Ségara.
Auteure, compositrice et interprète, c'est notamment son duo avec Andrea Bocelli Vivo per lei qui a révélé Hélène Ségara au grand public en 1997. L'année suivante, elle interprète Esmeralda dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris de Luc Plamondon et Gérard Cocciante. Elle enchaîne depuis les succès avec notamment en 1999, la chanson Il y a trop de gens qui t'aiment puis Elle, tu l'aimes (2000). Elle a sorti vendredi 11 juin son septième album intitulé Karma.
franceinfo : Karma est un album construit comme un long métrage sonore. C'est un vrai questionnement sur le sens de la vie ?
Hélène Ségara : Exactement. C'était nécessaire. Ce travail a été écrit avant notre période Covid-19. Comme si, intuitivement, je pensais que des choses allaient changer. Je sentais un changement qui arrivait. À nous de voir ce qu'on va en faire de ce changement.
Il y a une grosse remise en question et en même temps, vous êtes de plus en plus sereine.
Oui. C'est drôle. Il faut savoir lâcher prise sur les choses sur lesquelles on ne peut rien faire, mais par contre, il faut devenir complètement acteur de ce qu'on peut changer.
Le fait de chanter est entré très vite dans votre vie. Cette voie s'est imposée à vous ?
Elle s'est imposée en douceur. Je n'étais pas quelqu'un d'arriviste ou d'ambitieux, mais par contre, j'étais quelqu'un plein de rêves. Je me suis accrochée et je me suis dit que parmi tous les rêves que j'ai fait, il y en a bien un qui va se réaliser un jour. Mais j'y croyais à moitié quand même !
La personne qui, sans le vouloir, m'a donné la force de mener tout ça, c'est mon fils.
Hélène Ségaraà franceinfo
Vous avez grandi très vite avec notamment le décès de votre grand-père qui vous a beaucoup touché et puis vous êtes devenue maman très jeune.
Oui, mon grand-père faisait partie des rocs de ma vie. Ce qui me sauve le plus dans la vie, c'est de relativiser. Quand je regarde dans le rétro, je me dis que c'est chouette quand même et que ça valait chaque combat que j'ai mené.
Quelle est la première personne qui a cru le plus en vous ?
Orlando. Sans aucune hésitation. Il a été le premier à avoir cru en moi. Et je me souviens la première fois que j'ai reçu une récompense, je l'ai regardé et lui ai dit, je ne sais pas comment te remercier. Il m'a dit : "De quoi tu me remercies bébé, d'avoir vu ce que tu n'as pas vu ?"
Orlando m'a aidée à me construire, à avoir confiance en moi, c'est vrai.
Hélène Ségaraà franceinfo
Vous êtes totalement adoptée par le public avec Vivo per lei.
C'est incroyable parce que cette chanson a existé dans beaucoup d'autres pays, avec d'autres interprètes féminines. J'avais remarqué qu'elles avaient tendance à n'être que dans la puissance conjuguée à la voix très puissante d'Andrea et ça faisait une alchimie un peu trop rentre-dedans. Je me suis dit, reste toi-même, fais-le en douceur. Et ça a été un mariage réussi parce que c'était très complémentaire.
Vous avez su tardivement que vous étiez retenue pour ce duo.
Oui. Il cherchait une interprète française et ce n'était pas pour moi au départ, c'était pour une autre chanteuse qui a refusé pour des questions financières. Pour moi, ça faisait partie des expériences, j'avais envie d'essayer, de vivre ça. Donc, j'ai fait une voix témoin. Je n'en ai parlé à personne, même pas à ma mère. Ils sont partis à Milan avec la bande pour lui faire écouter. Puis une semaine se passe, puis deux, et à la troisième j'appelle Orlando pour savoir s'il a des nouvelles. Il me répond qu'ils ont beaucoup aimé et que c'est gravé. Ils se sont servis de ma voix témoin.
Vous avez remercié la chanteuse qui a dit non ?
C'est l'histoire de ma vie ! Parce que pour Notre-Dame de Paris c'est Noa qui s'est désistée. L'ego, la fierté ou encore le côté vénal parfois, nous font rater des choses. Moi, je ne suis pas comme ça.
Que vous a apporté cette aventure Notre-Dame de Paris ?
Professionnellement, je dois dire que ça m'a énormément apporté. Je ne sais pas si en France, quelqu'un ignorait qui j'étais, je ne crois pas. J'étais devenue tellement populaire. Et après avec l'album comprenant Elle, tu l'aimes et Il y a trop de gens qui t'aiment, je ne pouvais plus faire un pas dans la rue.
À cette époque, on vous a découvert des kystes sur les cordes vocales. Vous avez vraiment eu peur ?
Les perspectives n'étaient pas brillantes quand j'étais au Canada, puis à New York. C'est un médecin français qui a innové et sauvé ma voix. Encore une fois, merci la vie ! Voilà, on est vingt ans plus tard et je fais mon métier malgré ce qui s'est passé.
N'est-ce pas ça, cet album Karma ?
Oui. Ça porte un nom, le destin. Je me rends compte que tous les chemins sont jonchés de moments lumineux, obscurs. Il y a un proverbe que j'adore, qui dit que le bonheur n'est pas au bout du chemin, il est le chemin lui-même. Moi, quand je vis des choses difficiles ou douloureuses, j'ai tendance à disparaître parce que ce que j'aime bien montrer aux gens, c'est mon sourire, pas le reste.
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