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Jacques Dutronc publie ses mémoires : "60 ans de carrière ? C'est énorme !"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Jeudi 16 novembre 2023 : l’acteur et chanteur, Jacques Dutronc. Il publie ses mémoires aux éditions du Cherche-Midi "Et moi, et moi, et moi".
Article rédigé par franceinfo, Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Jacques Dutronc publie ses mémoires "Et moi, et moi, et moi". (ERIC AUDRA / RADIO FRANCE)

Jacques Dutronc est considéré comme l'un des plus grands artistes français. D'ailleurs le mot "artiste" est sans conteste celui qui lui convient le mieux. Quand on dit : "Jacques Dutronc", on pense à quoi ? On pense à la musique évidemment avec une vraie incarnation, une réelle présence sur scène avec ses titres cultes devenus des madeleines de Proust associées à nos vies : J'aime les filles (1967), Il est cinq heures... Paris s'éveille (1968), Les Plays-Boys (1966) ou encore Merde in France (1984). On pense aussi au cinéma quand on parle de lui, avec comme point de départ en 1973 le film Antoine et Sébastien de Jean-Marie Périer ou Maurice Pialat qui lui confia en 1991 le rôle du peintre Vincent Van Gogh avec au final, le César du meilleur acteur. Tous ces ingrédients, on les retrouve dans ses mémoires, Et moi, et moi, et moi aux éditions du Cherche-Midi.

franceinfo : On peut lire sur la couverture le mot : "Enfin". Pourquoi ?

Jacques Dutronc : Ah, ce n'est pas du Gaston Lagaffe, c'est l'éditeur ! Ça fait quelque temps qu'il me tarabustait. Philippe Héraclès, le célèbre éditeur du Cherche-Midi m'a demandé d'écrire une bio et moi, j'ai tout de suite dit : bio-logique ? Il a ri. En tout cas, c'est un livre que l'on peut lire, contrairement à Tintin, a beaucoup plus que 77 ans.

Le premier chapitre s'intitule "Premiers cris". Les vôtres. Vous les avez poussés le 28 avril 1943 à Paris. Votre père jouait du piano dans une famille très musicienne. On se rend compte que la musique vous a toujours accompagné.

"Mon père jouait du piano classique. Ça m'a quand même fait un peu détester le piano parce que j'habitais un appartement tout à fait modeste et j'étais obligé de l'entendre."

Jacques Dutronc

à franceinfo

Lorsque le piano de mon père était fermé, c'était mon terrain de jeu avec mes Dinky Toys et alors il m'empêchait de jouer puisqu'il rouvrait le truc et me virait toutes mes bagnoles !

Vous avez eu beaucoup de propositions pour tourner votre premier film, mais au début vous décliniez les offres parce qu'on vous proposait souvent des rôles de dragueurs et ça ne vous plaisait pas du tout. C'est Jean-Marie Périer qui va réussir à vous convaincre.

Oui, oui. Je me suis caché parce que j'ai appris par Françoise (Hardy) qu'il venait pour me proposer un film. Je me suis donc caché dans un placard comme un mec qui entend : Ciel mon mari !. Je me suis caché mais j'ai fait le film quand même ! J'étais trop en admiration devant les gens avec qui j'allais me retrouver, François Périer était un monument et Jean-Marie Périer m'impressionnait aussi, ce monsieur photographe.

Vous écrivez : "J'ai raté mes études mais j'ai réussi mes copains". Parlez-nous de Johnny Hallyday. Vous avez compris très vite qu'il allait être une star à la Trinité. C'était vraiment le gang de la Trinité. Il s'appelait Jean-Philippe Smet à cette époque et la plupart de cette bande a introduit le rock en France et a même lancé la vague yéyé.

"Je ne faisais pas partie de la vague des yéyés. J'étais spectateur. J'étais guitariste."

Jacques Dutronc

à franceinfo

La photo de Salut Les Copains où il y a tous les chanteurs yéyés de l'époque, je n'y suis pas et je m'en félicite.

Beaucoup de gens parlent de vous effectivement en vous incorporant à cette vague.

Parce qu'ils ne savent pas quoi dire. Pas du tout et je le revendique. Ah non, non, c'étaient des espèces d'adaptations de titres anglais ou américains. C'était mauvais, mais drôle en même temps sauf que je n'ai pas oublié qu'Eddy Mitchell a toujours chanté s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là, il faut que je me méfie !

À un moment donné, vous avez décidé d'arrêter. On est en 1973. Il y a un heureux événement qui arrive le 16 juin avec la naissance de Thomas. Thomas a organisé cette tournée avec vous, Dutronc et Dutronc. Il raconte toute l'influence que vous avez eu dans sa vie d'homme. Est-ce que vous êtes fier de l'homme qu'il est devenu ?

Il ne m'a pas déçu, pas du tout. Et quand je revois les images, il était très laid puisque quand j'ai débarqué à l'hosto, il y avait plein de bébés dans les lits. J'ai dit : je veux celui-là, on m’a répondu : Non, c'est lui. J'ai bien vu, mais lui, il a des traces rouges, il n'est pas très... Non, non, c'est lui votre fils, c'est lui, c'est Thomas. Et ce qui me plaît, c'est la fameuse photo. Je ne sais pas qui l'a prise. On est dans la chambre de l'hôpital, j'ai un cigare allumé dans la bouche, je suis penché sur lui et Françoise l'a dans ses bras. Cette photo ! Maintenant, on dirait que c'est un montage.

Vous dites que vous n'aimez pas les enterrements et que vous n'êtes pas sûr d'aller au votre. Quel regard vous portez sur ces 60 ans de carrière ?

Ah 60 ans de carrière ? C'est énorme ! Il faut que j'organise un truc... Alors pour les 60 ans de carrière, je vais organiser toute une soirée sur franceinfo !

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