"Je suis un boulimique de création" : Pascal Obispo revient avec deux albums et une tournée en préparation
L'auteur, compositeur, interprète, musicien et producteur, Pascal Obispo, nous accompagne depuis son titre Plus que tout au monde en 1992. Ont suivi Tombé pour elle (L'île aux oiseaux) (1994), Il faut du temps (1996), Lucie (1996), Millésime (2001), Rosa (2006), D'un Avé Maria et Arigatô en 2013. Au total, il a déjà vendu plus de cinq millions de disques en tant qu'interprète, mais si on parle de son travail de compositeur, on atteint les 14 millions puisqu'il est à l'origine, par exemple, de Savoir aimer, Ma liberté de penser, Chanter, Et un jour une femme pour Florent Pagny ou encore Allumer le feu pour Johnny Hallyday.
En janvier 2021, il a décidé de reprendre sa liberté en main en créant sa propre application Obispo All Access , disponible sur Apple Store et Google Play. Une première en France.
Pascal Obispo ne cesse jamais de créer, ce qui fait qu'il a une rentrée bien chargée. Ce vendredi 15 septembre 2023, il sort un nouvel album : Le beau qui pleut. Dès le mois d'octobre, il sera en tournée pour fêter ses 30 ans de carrière. Il y a aussi un nouvel album de duos pour Isabelle Adjani, et puis il prépare le retour sur scène de sa comédie musicale Les Dix Commandements pour 2024.
franceinfo : Deux albums, une tournée, une mise à jour de votre comédie musicale, est-ce que ça ne détermine pas qui vous êtes ?
Pascal Obispo : Oui, ça détermine un petit peu qui je suis, c'est-à-dire un boulimique, non pas de travail, mais de création. Et quand je ne fais rien, je lis. Et quand je ne lis pas, je fais des listes pour préparer d'autres projets. J'ai une pathologie, en fait !
"J'aime créer, j'aime être dans la recherche, l'expérience et je pense que je suis heureux seulement quand je suis en train de fabriquer quelque chose, que ce soit un objet, une toile, une chanson."
Pascal Obispoà franceinfo
Pascal Obispo, créateur, avec un nouvel album qui s'appelle Le beau qui pleut, un titre qui sonne, qui claque, j'imagine que c'était fait exprès ! C'est quoi le beau qui pleut ?
À la base, c'est une chanson sur le Nord de la France, c'est-à-dire sur les côtes bretonnes et puis on passe la Manche. C'est aussi l'Irlande, l'Écosse, l'Angleterre, enfin, ce pays qui est un petit peu délaissé. Quand on parle de beauté en tant que région, on parle souvent du Sud. Mais au-delà de ça, au fur et à mesure de faire des chansons avec Pierre-Dominique Burgaud, je ne sais pas, j'ai senti qu'on pouvait développer ce concept de la beauté qui ne vit pas de très belles heures en ce moment, notamment pour la langue française qu'on cherche à défoncer. Il y a aussi la beauté démantelée, mais alors partout, c'est-à-dire qu'on assiste à un affaissement de tout ce qu'on trouvait beau avant. Et la troisième chose, puisque la couleur est noire et bleue, un hommage à notre ami Christophe et à son album Le beau bizarre (1978). C'est un petit clin d'œil à mon copain qui nous entend parce que je sais qu'il est là quelque part.
Je voudrais qu'on parle de la chanson Le mur, elle laisse transparaître beaucoup de choses, les fêlures, la difficulté de passer les murs, d'avoir envie de les détruire ou pas, d'avoir cette notion de ce qu'ils renvoient aussi. C'est vrai que vous avez eu une enfance pas simple et il y a d'ailleurs toujours ces yeux d'enfant à travers cet album.
Toujours. Cette chanson m'a vraiment interpellé. C'est sans doute une des plus belles chansons de l'album parce que j'ai rencontré beaucoup de personnes qui sont bloquées par des dogmes, par des idées, par leur éducation. Les idées reçues, tout ce qu'on essaie de nous imposer… Je fais comme ça me plaît, comme je l'entends, mais je sais qu'il y a beaucoup de personnes qui sont en souffrance à cause de ça.
"On est tellement assommés par les informations, par ce qu'on nous dit d'être... Moi, je refuse d'avoir un mur devant la mer, je refuse parce que je sais qu'il y a des choses fantastiques."
Pascal Obispoà franceinfo
Cette tournée va démarrer le 6 octobre prochain à Amiens. Le public a toujours été là.
Je suis super heureux que tous ces gens viennent encore me voir avec des générations aussi différentes ! En ce moment, c'est vrai qu'il y a beaucoup de monde sur scène, mais j'espère qu'il y aura quand même le plus possible de voix qui vont chanter ces chansons. Alors, j'ai eu un peu l'expérience avant l'été puisqu'on a fait la Fête de la musique et quand j'ai chanté tout seul, L'envie d'aimer, on était à Reims, et c'est vrai que c'était assez particulier de voir 20 000 personnes chanter cette chanson. Il y a plein de gens qui n'étaient pas nés au moment de sa création et quand j'entends certains de mes refrains chantés, scandés, ça fait du bien.
Pour terminer, il y a l'album de duos d' Isabelle Adjani que vous composez 40 ans après son titre, Pull marine. Ce projet a démarré en 2006. Ça montre à quel point vous ne lâchez rien, jamais ! 17 ans pour enfin réussir à faire aboutir cet album, qu'est-ce qui s'est passé ?
C'était compliqué parce que je considérais que le travail qu'on avait fait était bon. Donc je n'ai jamais voulu lâcher. D'autant plus qu'à l'intérieur, tous ces featurings et ces duos sont quand même des artistes que j'ai choisi avec Isabelle et qui sont des références de ma culture. Donc lâcher Peter Murphy, David Sylvian, Youssou N'Dour, Simon Le Bon, Seal... Lâcher Christophe, non, non, non, Akhenaton, je ne lâche pas tout ça. Avec DeLaurentis, nouvelle reine de l'électro parce qu'elle va encore faire parler d'elle, on a refait, on a ‘repimper’ et reproduit l'album d'Isabelle. On a aussi de nouveaux invités comme Benjamin Biolay et Gaëtan Roussel, qui était sur le premier single sorti avant l'été.
>> Regardez l'interview en intégralité :
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.